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Donald Trump se trouve à la toute fin de son mandat, mais il reste encore en fonction jusqu’à l’investiture de Joe Biden. Jusqu’à son tout dernier jour à la Maison-Blanche, le président sortant continue à mener bataille contre la Chine, et il a ainsi décidé d’interdire toute transaction avec huit applications chinoises, dont Alipay.

La décision finale sur le sujet appartiendra à Joe Biden

Le président américain Donald Trump a signé un décret interdisant les transactions avec huit applications chinoises, dont Alipay, une application qui appartient à Ant Group, l’entreprise de Jack Ma. Les autres applications concernées sont CamScanner, QQ Wallet, Tencent QQ, VMate, Shareit, WeChat Pay et WPS Office. Rapportée pour la première fois par l’agence de presse Reuters, cette décision viserait à réduire la menace que représentent les applications et logiciels chinois pour les Américains. Selon l’administration Trump, ces applications peuvent être utilisées par le gouvernement chinois pour suivre et créer des dossiers sur les employés fédéraux américains.

« Les États-Unis doivent prendre des mesures agressives contre ceux qui développent ou contrôlent des applications chinoises connectées pour protéger notre sécurité nationale », peut-on ainsi lire dans le décret. Les observateurs y voient plus une tentative pour consolider l’héritage de Trump contre la Chine avant son départ. Rappelons en effet que d’autres interdictions similaires ont déjà été ordonnées par Trump, notamment à l’encontre de l’application de médias sociaux chinoise TikTok et du géant des télécommunications Huawei.

Quoi qu’il en soit, ce décret ne prendra effet que le mois prochain, après le départ de Donald Trump. Si le président sortant a bel et bien signé le décret, il incombera ainsi au nouveau président Joe Biden de le faire appliquer ou non. Il est à savoir que l’équipe de transition de Biden a déjà annoncé que le nouveau président suspendrait et réexaminerait les actions de la direction de Trump, mais a refusé de donner plus d’informations sur le sujet, a rapporté le Wall Street Journal. A noter que, jusqu’à présent, Joe Biden est généralement resté assez évasif sur la politique qu’il compte adopter vis-à-vis de la Chine une fois qu’il entrera effectivement en fonction.

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Une décision qui ravive les tensions entre la Chine et les États-Unis

Face à cette nouvelle attaque des États-Unis dans la guerre commerciale sino-américaine, le gouvernement chinois n’a pas tardé à réagir. Selon la Chine, les États-Unis ont abusé du prétexte de la sécurité nationale pour nuire à la concurrence, a rapporté Associated Press. « C’est un autre exemple du comportement d’intimidation arbitraire et d’hégémonie des États-Unis », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinoises, Hua Chunying. « C’est un exemple de la généralisation excessive par les États-Unis du concept de sécurité nationale et d’abus de leur pouvoir national pour supprimer de manière déraisonnable les entreprises étrangères », a-t-elle ajouté.

En guise de riposte, Hua Chunying a également fait valoir que le gouvernement américain pratique assidûment la collecte de renseignements, l’accusant ainsi « d’hypocrite et ridicule ».  Si ce nouveau décret de Trump ne fait ainsi qu’accroître les tensions entre la Chine et les États-Unis, il met surtout en difficulté les entreprises chinoises, notamment en ce qui concerne celles de Jack Ma. Il faut savoir qu’actuellement, Alibaba fait face à une enquête antitrust en Chine. Sa filiale financière Ant Group a reçu l’ordre de réviser une grande partie de ses opérations de la part des régulateurs chinois. De son côté, le cofondateur de l’entreprise, Jack Ma, a disparu de la vue du public depuis le mois d’octobre dernier.

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