Aller au contenu principal

Le saviez-vous ? L’unique traitement contre la rage implique de presque tuer le patient

La rage est une maladie terrifiante ayant un taux de survie de presque zéro pour cent

patient hôpitel
— Ground Picture / Shutterstock.com

La rage est une maladie terrifiante ayant un taux de survie de presque zéro pour cent. Saviez-vous que le seul traitement contre la rage qui existe implique que les médecins vous tuent presque ? Explications.

Mordue pas un animal porteur de la rage, la victime n’a que 24 heures, voire 48 heures si elle est vaccinée, pour se rendre à l’hôpital et que son système nerveux ne soit pas infecté. Si cela n’est pas empêché, elle peut décéder. Par ailleurs, l’incubation peut durer des semaines, voire des mois. Elle commence par une maladie proche de la grippe avec des maux de tête, de la fièvre et des sensations de faiblesse. Ces effets durent en général plusieurs jours. Les symptômes évoluent ensuite vers des problèmes neurologiques provoquant de l’anxiété et un dysfonctionnement cérébral. Les patients contaminés peuvent même développer une peur de l’eau, le virus les empêchant de s’hydrater, et ils peuvent avoir des hallucinations. Cela dure en moyenne 2 à 10 jours et est presque toujours mortel.

Jusqu’à présent, moins de 20 cas de survie humaine face à la rage ont été enregistrés. Comment ces personnes ont survécu ? Les spécialistes ont eu recours au protocole de Milwaukee. Il s’agit de la dernière solution pour tenter de sauver une victime. Toutefois, elle implique une mort cérébrale quasi complète. Son efficacité est vivement controversée et elle a été abandonnée par la plupart des médecins. Mais, elle a quand même permis à certains de vaincre cette redoutable maladie. 

Le protocole de Milwaukee a été développé par le Dr Rodney Willoughby Jr. Il a été utilisé pour la première fois et avec succès en 2004. La rage se déplaçant dans le système nerveux central et dans le cerveau, le spécialiste et ses collègues ont pensé que si l’activité cérébrale pouvait être réduite au strict minimum, le virus pourrait être suffisamment ralenti pour maintenir le corps en vie et donner au système immunitaire un temps précieux pour le combattre et donc guérir de la rage.

Ces médecins ont tenté leur protocole pour la première fois sur une jeune fille de 15 ans. Ils ont utilisé des médicaments pour provoquer un coma, inhibant l’activité nerveuse, tout en lui administrant de nombreux médicaments antiviraux. Une procédure risquée qui, après 76 jours, a porté ses fruits et lui a permis de sortir de l’hôpital guérie et en vie. Si des suivis ultérieurs ont montré qu’elle avait un trouble de la parole et des difficultés à marcher, elle a réussi à poursuivre ses études et a donné naissance à des jumeaux en 2016. Depuis ce cas miracle, les médecins à l’origine de ce protocole affirment avoir sauvé 18 personnes en 2018, dont deux aux États-Unis et les autres au Pérou.

Malheureusement, ce protocole a majoritairement un taux d’échec très élevé. Une étude récente montre qu’un seul patient sur 12 traité avec un coma induit a survécu. Et, cela leur a provoqué des effets secondaires importants. De plus, un long coma induit par la rage est coûteux, demande beaucoup de traitement et est discutable sur le plan éthique. Mais, les spécialistes affirment qu’avec des taux de survie aussi faibles sans traitement, il peut représenter la seule option pour certaines personnes. 

Par Cécile Breton, le

Source: IFL Science

Étiquettes: ,

Catégories:

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *