Ces dernières années, les compagnies spatiales ont évoqué plusieurs projets visant à envoyer des touristes dans l’espace. Cependant, une nouvelle étude indique que le développement du tourisme spatial représente une menace pour le climat et la couche d’ozone.
Un impact catastrophique sur l’environnement
Cette étude publiée dans la revue Earth’s Future a été menée par une équipe de chercheurs de l’University College de Londres, de l’université de Cambridge et de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Ces derniers ont utilisé un modèle 3D pour estimer l’impact des lancements et rentrées de fusées sur l’environnement au cours de l’année 2019.
Ils ont ainsi découvert que les particules de suie émises lors des lancements de fusées ont un effet climatique bien plus important que les avions et les autres sources terrestres. Celles-ci retiennent 400 à 500 fois plus de chaleur que toutes les autres sources combinées, ce qui entraîne un réchauffement conséquent.
Ils ont ensuite projeté ces impacts dans le futur en prenant en compte deux scénarios différents. Dans le premier scénario, les lancements de fusées se poursuivent au rythme actuel. Résultat : l’ozone stratosphérique, qui nous protège des rayonnements nocifs du Soleil, devrait connaître une diminution de 0,15 % au-dessus de l’Arctique après dix ans. Dans le second scénario, les lancements de fusées sont plus nombreux. Résultat : l’ozone stratosphérique devrait connaître une diminution de 0,24 % au-dessus de l’Arctique après dix ans.
Un pas en arrière
Robert Ryan, co-auteur de l’étude, souligne que toutes les fusées sans exception produisent des émissions indirectes d’oxydes d’azote. « Les oxydes d’azote appauvrissent l’ozone stratosphérique et donc dans un grand scénario de tourisme spatial, même les fusées à hydrogène liquide sont préoccupantes », a-t-il déclaré.
Enfin, les scientifiques indiquent que l’évolution du tourisme spatial est susceptible d’annuler des années d’efforts. Des lancements de fusées plus fréquents menacent notamment d’annuler les régénérations de la couche d’ozone grâce à l’adoption du protocole de Montréal, un accord international visant à réduire de moitié des substances qui appauvrissent la couche d’ozone.
En effet, de plus en plus de compagnies souhaitent envoyer des touristes dans l’espace : Virgin Galactic, la société de Richard Branson, ou encore Blue Origin montée par Jeff Bezos et SpaceX d’Elon Musk, qui ont déjà réalisé des vols spatiaux avec des civils l’année dernière. Mais la publication de cette étude remet en question la pertinence d’une telle activité, étant donné les sommes colossales déployées pour la réaliser et son impact sur la Terre.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: ZME Science
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