Au cours des dernières décennies, l’exploration des vestiges du Titanic a conduit à la découverte de nombreux objets offrant un aperçu fascinant de la vie sur ce tristement célèbre paquebot, mais pas de restes humains.
Corps à la dérive
Plus d’un siècle après avoir été englouti par les eaux glaciales de l’Atlantique nord, le Titanic continue de fasciner. Suite à la découverte fortuite de son épave au milieu des années 1980, de nombreuses missions impliquant des submersibles ont été menées afin de l’explorer. Pourtant, à ce jour, aucun ossement humain n’a pu être identifié à proximité ou à l’intérieur de celle-ci.
En 2012, le réalisateur James Cameron avait expliqué au New York Times avoir observé des vêtements ainsi que des paires de chaussures au cours de ses 33 plongées à près de 4 000 mètres de profondeur, mais jamais de squelettes.
Un tel constat peut paraître au premier abord surprenant quand on sait que le naufrage du paquebot, consécutif à sa collision avec un iceberg massif, a coûté la vie à plus de 1 500 personnes, mais plusieurs raisons l’expliquent.
La plus évidente se résume aux gilets de sauvetage. Bien que ceux-ci aient effectivement permis à de nombreux passagers et membres d’équipage de ne pas se noyer, ces derniers sont morts d’hypothermie, et leurs dépouilles ont été emportées par les courants océaniques avant d’avoir pu être récupérées.
Une question de profondeur
Si la chair des corps piégés dans l’épave elle-même a probablement été consommée par des organismes charognards, l’absence d’ossements, pourtant régulièrement trouvés sur les sites de naufrage beaucoup plus anciens, s’expliquerait par un autre processus, lié à la profondeur.
« À une profondeur supérieure à 914 mètres, l’eau des grands fonds est sous-saturée en carbonate de calcium, dont est essentiellement constitué le squelette humain », explique l’explorateur Robert Ballard. « Lorsque les os y sont exposés, ils se dissolvent. »
Il a été suggéré que des corps pourraient encore se trouver dans des sections isolées du navire, telles que la salle des machines, où l’eau douce riche en oxygène, dont les charognards des profondeurs ont besoin, n’a pas pu pénétrer. Mais 111 ans après le naufrage, les chances de trouver des restes identifiables semblent minces.