
La Terre compte actuellement 7 continents, mais sa dynamique interne implique qu’ils se déplacent constamment (à un rythme remarquablement lent). Dans plusieurs centaines de millions d’années, ils pourraient se regrouper pour former une masse continentale géante.
Prochaine Pangée
Notre planète n’est pas une masse inerte. Parmi les phénomènes les plus fascinants qui agitent ses entrailles, la tectonique des plaques, qui caractérise l’ensemble des mouvements des « fragments » plus ou moins rigides de la lithosphère (croûte terrestre et une partie du manteau supérieur). Depuis des milliards d’années, cette dynamique façonne la composition et la disposition des continents qui, sur des échelles de temps géologiques, peuvent se rejoindre pour former de « supercontinents ».
Au cours de sa longue histoire, la Terre a vu se former au moins trois de ces mastodontes : Columbia, Rodinia et Pangée, qui ont fini par être morcelés par les mêmes forces les ayant créés. On estime que le prochain apparaîtra dans environ 250 millions d’années.
L’idée d’une « prochaine Pangée », en référence au supercontinent qui existait il y a entre 320 et 195 millions d’années, a été initialement proposée par le géologue américain Christopher Scotese au début des année 1980.
Dans ce cas, la subduction du fond océanique au niveau de l’Atlantique entraînerait le rapprochement inexorable du « Nouveau Monde » et de l’« Ancien Monde », formant finalement un continent géant composé des Amériques, de l’Afrique et de l’Eurasie, abritant une vaste mer intérieure, vestige de l’océan Indien. Au sud de celui-ci, on trouverait une masse continentale née de la fusion de l’Australie et de l’Antarctique.
Bouleversements climatiques
S’il est peu probable que nous soyons encore là, il ne fait aucun doute qu’une telle reconfiguration entraînera des bouleversements climatiques profonds. Selon une étude publiée en 2023, l’activité volcanique intense liée à la collision des plaques se traduira par la libération massive de gaz à effet de serre et une aridification généralisée des terres émergées, à l’origine d’extinctions massives.
Ces dernières années, des modélisations géodynamiques avancées ont suggéré d’autres scénarios tout aussi plausibles.
D’ici 200 à 250 millions d’années, l’ensemble des continents, à l’exception de l’Antarctique, pourraient se regrouper autour du pôle Nord, donnant ainsi naissance à l’« Amasia ». Proche de l’équateur, l’« Aurica » résulterait quant à elle de la fermeture des océans Atlantique et Pacifique et de la scission de l’Eurasie.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science