
Grâce à des simulations informatiques, des chercheurs ont reconstitué l’itinéraire probable suivi par les Néandertaliens lors de leur seconde vague de migration vers le sud de la Sibérie et l’Asie centrale.
« Autoroutes naturelles »
Les preuves archéologiques dont nous disposons indiquent que nos cousins disparus étaient bien établis en Europe de l’Est il y a environ 120 000 ans, et présents dans l’Altaï mongol environ 60 000 ans plus tard. Afin de préciser l’itinéraire suivi, des chercheurs des universités de New York et d’Algarve ont utilisé des modèles complexes, prenant en compte la géographie et le climat ancien des régions traversées.
Selon le duo, l’objectif était d’identifier le chemin le plus aisé, permettant d’éviter une majorité d’obstacles naturels (principalement les reliefs montagneux et barrières glacières).
Détaillées dans la revue PLOS One, les simulations réalisées indiquent que les Néandertaliens auraient utilisé les vallées fluviales comme de véritables « autoroutes naturelles ». Grâce à ces corridors, ils auraient pu couvrir les 3 250 kilomètres séparant les contreforts du Caucase de la Sibérie en moins de deux millénaires. Sur la base des enregistrements climatiques disponibles, cette migration éclair serait intervenue lors de périodes plus chaudes, il y a 125 000 ou 60 000 ans.

« Des données génétiques avaient précédemment suggéré une possible migration rapide et longue distance », explique Radu Iovita, co-auteur de la nouvelle étude. « Nos travaux indiquent qu’elle était étroitement liée à des conditions climatiques plus clémentes [à l’origine du retrait de nombreux glaciers]. »
La conquête de l’Eurasie
Si les Néandertaliens ont été amenés à occuper une grande partie de l’Europe, cette seconde vague de migration a marqué l’expansion la plus orientale de leur aire de répartition, les voyant prospérer au carrefour de l’actuelle taïga sibérienne, des steppes kazakhes et des semi-déserts mongols.
Ces dernières années, des découvertes archéologiques ont montré que ces anciens humains s’étaient également établis au sud de la mer Caspienne, ainsi que dans les monts Zagros (s’étendant des frontières actuelles de l’Iran, du nord de l’Irak et du sud-est de la Turquie), où ils ont été amenés à se métisser avec notre espèce.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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