
De récentes analyses ont permis de confirmer que la tempête solaire ayant frappé notre planète à la fin de la dernière ère glaciaire était la plus extrême connue à ce jour.
Un événement de Miyake record
La Terre est constamment bombardée de rayons cosmiques. Lorsque ces particules atteignent son atmosphère, elles stimulent la production d’isotopes « cosmogéniques », tels que le radiocarbone, que les arbres vont piéger dans leurs cernes ou anneaux de croissance. En mesurant leurs niveaux, les scientifiques peuvent identifier des tempêtes solaires anciennes et évaluer leur ampleur.
Jusqu’à récemment, on estimait que le plus extrême de ces « événements de Miyake » s’était produit en 775 de notre ère. Fin 2023, un pic de radiocarbone remarquable avait suggéré qu’il était largement éclipsé par une tempête solaire il y a un peu plus de 14 000 ans, mais en raison de données climatiques incomplètes, ce titre restait discuté.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, des chercheurs de l’université d’Oulu, en Finlande, ont développé un nouveau modèle chimico-climatique plus pointu, confirmant que cet événement de Miyake était 18 % plus intense que celui du VIIIe siècle.
« L’événement extrême de 12 350 avant notre ère est le seul connu en dehors de la période holocène [correspondant aux 12 000 dernières années écoulées et caractérisées par un climat chaud et stable] », explique la chercheuse Kseniia Golubenko. « Notre nouveau modèle permet d’étendre l’analyse des données radiocarbone aux conditions climatiques glaciaires. »

Une menace sérieuse
Si une tempête solaire de l’ampleur de celle de 12 350 avant J.-C. frappait la Terre aujourd’hui, elle aurait de lourdes conséquences, incluant des pannes d’électricité généralisées qui pourraient durer des mois, et la perte des communications par satellite (internet, télévisons, GPS) en raison de fluctuations extrêmes du champ magnétique terrestre. Des aurores boréales seraient également observées à des latitudes inhabituelles.
Il y a quelques mois, de nouvelles données avaient indiqué que les étoiles semblables au Soleil produisaient des éruptions monstrueuses, s’avérant entre 100 et 1 000 fois plus puissantes que leurs homologues classiques, bien plus fréquemment qu’on ne le pensait.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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