Évoquant aujourd’hui la diffusion télévisuelle ou les communications téléphoniques, le terme « télécommunication » désigne en réalité tout système de communication à distance, incluant un dispositif antique utilisé par les grecs au quatrième siècle avant notre ère.
Télécommunication antique
Si certaines cultures anciennes étaient connues pour utiliser les signaux de fumée et faire varier leur teinte afin de transmettre des informations plus précises, le télégraphe hydraulique, apparu en Grèce vers 350 avant notre ère et dont l’invention a été attribuée à l’écrivain militaire grec Énée de Stymphale, constituait une forme de télécommunication résolument plus sophistiquée.
Supposément utilisée pendant la première guerre punique pour transmettre des messages entre la Sicile et Carthage, elle consistait à placer des conteneurs identiques, mais n’étant pas reliés entre eux, sur des collines distantes. À l’intérieur de ces réservoirs remplis d’eau flottait une tige verticale le long de laquelle des codes ou messages prédéterminés étaient fixés via un système d’encoches.
Lorsqu’il souhaitait envoyer un message, l’émetteur utilisait une torche pour prévenir le récepteur. Ceux-ci ouvraient ensuite simultanément les robinets de leurs conteneurs. Lorsque l’eau atteignait le niveau désiré (vidéo ci-dessous), le premier agitait alors sa torche pour signifier au second de stopper son écoulement.
Selon la description faite par l’historien grec Polybe (né vers 200 avant notre ère et mort vers 120 avant notre ère), il s’agissait toujours d’évènements prévisibles en temps de guerre : « il est entré de la cavalerie », « il est arrivé de l’infanterie pesamment armée », « de l’infanterie légère », « de l’infanterie et de la cavalerie », « des vaisseaux » ou encore « des vivres ».
Un télégraphe hydraulique pouvant transmettre jusqu’à 12 000 mots
Au XIXe siècle, l’ingénieur civil britannique Francis Whishaw avait mis au point un télégraphe hydraulique nettement plus complexe. Impliquant un dispositif émetteur relié au récepteur par des tuyaux, celui-ci reposait sur des changements de pression dans le premier pour modifier les niveaux d’eau du second et transmettre des messages.
Présentée en 1836 et permettant théoriquement de transmettre 12 000 mots différents pour un coût estimé à environ 200 livres le mile (1,6 km), l’approche avait été rapidement abandonnée.