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— Vinicius R. Souza / Shutterstock.com

Des scientifiques ont récemment décrit la stratégie de chasse fascinante d’une espèce d’araignée pirate du Costa Rica, jusqu’alors jamais documentée chez ce type de créature.

L’audacieuse Gelanor siquirres

Si de nombreuses araignées tissent des toiles pour attraper leurs proies, la forme (plate, en entonnoir, en spirale…) et la finalité de ces structures peuvent varier considérablement en fonction de l’endroit où elles vivent et de ce qu’elles chassent. D’autres préfèrent y renoncer totalement, poursuivant leurs « repas » ou leur tendant des embuscades.

Sur les quelque 200 espèces d’araignées pirates répertoriées, la plupart suivent le même plan de chasse : elles arrachent des fils de la toile de leur proie pour suggérer la présence d’un insecte piégé. Lorsque l’araignée bouge, son homologue pirate quitte sa cachette, s’approche furtivement et frappe.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Animal Behaviour, Laura Segura-Hernández, de l’université du Nebraska à Lincoln et ses collègues ont découvert que l’espèce Gelanor siquirres utilisait une approche encore plus audacieuse.

— Sugarless / Shutterstock.com

À l’occasion d’une expédition au Costa Rica en 2016, les chercheurs avaient observé des toiles inhabituelles. Tissées par six spécimens de G. siquirres distincts, celles-ci incluaient de longues lignes de soie sèche, s’étendant généralement de la face intérieure de la feuille d’un végétal au sol de la forêt.

Une technique de chasse inédite

Mesurant environ deux mètres de long, celles-ci constituaient un échafaudage tentant pour les araignées « bâtisseuses », tentant chaque nuit d’y attacher leurs propres fils. Dès qu’elles percevaient les vibrations produites par l’activité de leur proie, les araignées pirates costariciennes descendaient de leur « perchoir » et l’attaquaient.

Selon Segura-Hernández, cette stratégie nouvelle pour la science s’avérerait particulièrement efficace dans les forêts tropicales humides, connues pour abriter un grand nombre de bâtisseuses nocturnes, commençant à tisser leurs toiles au crépuscule, juste après que les araignées pirates ont déployé leurs lignes de soie verticales.

Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à déterminer si cette stratégie se révèle propre à G. siquirres, et à en identifier de potentielles nouvelles chez les relativement méconnues araignées pirates.

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