Les techniques actuelles de reproduction de tableaux de maîtres en 2D sont correctes, mais les équipes du laboratoire d’intelligence artificielle du MIT ont mis au point une technologie qui combine une intelligence artificielle avec l’impression 3D. Néanmoins, leur invention exige de la patience, car le procédé prend beaucoup plus de temps, mais il offre un résultat quatre fois meilleur ! Explications.

 

RÉALISER DES COPIES FIDÈLES DE TABLEAUX DE MAÎTRES

Les chercheurs du laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle du MIT (Massachussetts Institute of Technology) aux Etats-Unis ont mis au point un nouveau procédé pour créer des copies de tableaux de maîtres de bien meilleure qualité. Il suffit d’un scanner et d’une simple imprimante pour réaliser des copies basiques de peintures signées par de grands peintres. Cependant, le rendu des couleurs n’est pas vraiment fidèle, puisque les imprimantes classiques sont limitées à quatre encres de base que sont le magenta, le cyan, le jaune et le noir.

Le nouveau procédé inventé par les chercheurs du MIT, appelé RePaint, combine une intelligence artificielle avec le Multifab, une imprimante 3D développée au MIT qui utilise des composants disponibles dans le commerce. Elle dispose alors de dix encres transparentes que sont le blanc, le cyan, le magenta, le vert, le bleu, le orange, le jaune, le rouge, le violet et le noir, ainsi qu’une encre blanche opaque. Avec cinq buses, utilisables trois fois chacune pour une même passe, cette imprimante 3D peut mêler jusqu’à 15 tonalités d’encres transparentes, appliquées successivement en couches très fines.

 

COMBINAISON DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET DE L’IMPRESSION 3D

Ainsi, le résultat final n’est pas lisse. En effet, RePaint mêle deux techniques de reproduction que sont le halftoning, une technique d’illusion d’optique qui permet de rendre plusieurs niveaux de gris d’une couleur à partir d’une impression monochrome, avec une technique propre à l’impression 3D : le colour contoning. C’est cette technique qui offre des épaisseurs variables aux œuvres grâce à une succession de couches d’encres. Mais bien sûr, l’empilement des encres nécessite de nombreux calculs pour s’approcher au mieux des détails de l’œuvre originale. C’est donc là qu’intervient l’intelligence artificielle, dont le rôle est de déterminer la succession de couches optimale d’encres pour obtenir le rendu le plus fidèle possible.

Pour cela, elle a été entraînée sur une base de données de plus de 20 000 blocs d’un millimètre carré, d’une trentaine de couches d’encres de couleurs avec vingt couches de blanc opaque. Cette combinaison d’intelligence artificielle et d’impression 3D a été testée sur des peintures à l’huile, réalisées spécialement pour l’expérience par l’artiste peintre Azadeh Asadi, diplômée en chimie. Malheureusement, le procédé prend beaucoup de temps, si bien que les copies actuelles ne sont réalisées qu’au format carte de visite. Néanmoins, selon le MIT, le rendu proposé par leur nouveau procédé serait quatre fois meilleur que les copies obtenues avec une impression standard en 2D ! Une nouvelle technologie au service de l’art qui n’est pas sans rappeler celle qui a permis de rendre La Déesse, la sculpture abîmée de José Clara, aux rues de Toulouse.

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