Avec plus de 58 % de suffrages pour le Oui au cours d’un référendum, la Suisse est le premier pays d’Europe à annoncer sa sortie progressive et définitive de l’énergie nucléaire. Une avancée saluée par les écologistes.
Une décision en réponse au drame de Fukushima
C’est un vote historique qui a eu lieu ce dimanche 21 mai en Suisse avec un référendum qui devait décider de l’avenir énergétique du pays. Avec 58 % des suffrages, les suisses ont décidé de tourner le dos au nucléaire avec la fermeture progressive des cinq centrales nucléaires du pays d’ici 2034. L’objectif est de favoriser un « mix » énergétique d’ici à 2035.
A partir de 2019, les centrales fermeront les unes après les autres, même si aucun calendrier définitif n’a été établi pour l’instant. En effet, de nombreux ajustements devront être faits dans les prochaines années puisque le pays a un programme assez ambitieux. D’abord, la Suisse devra développer les énergies renouvelables, qui sont au cœur du projet.
Éoliennes, énergie solaire, géothermie ou hydraulique, la Suisse compte appliquer le programme « Stratégie Energétique 2050 ». Ce projet a été lancé après l’accident nucléaire de Fukushima au Japon en mars 2011. L’Allemagne suit le même processus avec pour objectif l’année 2022, même si le pays a lui décidé de miser sur le charbon le temps de la transition à cause de sa consommation importante d’énergie.
Des efforts importants sont à prévoir pour les suisses
La Suisse, pays moins peuplé et moins consommateur pense être à la hauteur du défi même si la victoire du oui n’a pas été facile. En effet, l’opposition, à travers la voix de Toni Brunner, membre de l’Union Démocratique du Centre (UDC), a assuré pendant la campagne que le coût pour chaque famille s’élèverait à un peu moins de 3 000 euros par an. Il ajoute également que la transition ne sera pas simple et la Suisse se verra forcée d’acheter plus d’énergie de la part de ses fournisseurs.
La Ministre de l’Écologie Doris Leuthard assure quant à elle que la transition ne coûtera pas plus aux suisses que 36 euros par an. De plus, un important effort sera à faire par la population puisque le gouvernement encouragera une diminution de la consommation d’énergie de 43 %. De grands chantiers de rénovation de l’immobilier ou de renouvellement du parc automobile sont prévus.
Aujourd’hui, la suisse importe 75 % de son électricité, notamment auprès de la France qui est loin d’abandonner son utilisation de l’énergie nucléaire puisqu’elle reste le premier pays producteur au monde. Il en est de même pour la Grande Bretagne ou la Suède qui ont pour objectif d’abandonner toute utilisation d’énergie carbonée, mais prévoient en revanche la construction de nouvelles centrales nucléaires dans les prochaines années.
Par Salim Berkoun, le
Source: Le Monde
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