Des scientifiques de Stanford ont démontré que la stimulation magnétique permettait d’atténuer considérablement les symptômes de la dépression sévère, via l’inversion du flux de signaux entre deux régions cérébrales clefs.
Utiliser la neuromodulation pour traiter la dépression sévère
Au cours des dernières décennies, les scientifiques ont mis au point une technique non invasive pour induire une activité électrique dans des parties spécifiques du cerveau. Si cette approche, connue sous le nom de stimulation magnétique transcrânienne (SMT), s’est révélée très prometteuse pour stimuler la mémoire ou réduire les phobies, les résultats les plus frappants ont été observés chez des patients souffrant de dépression.
Il y a trois ans, la thérapie par neuromodulation de Stanford (SNT) avait permis d’obtenir un taux de rémission incroyable de 90 % chez des personnes souffrant d’une forme sévère et résistante aux traitements. Cependant, on ne savait pas exactement comment la stimulation magnétique agissait dans le cerveau pour atténuer les symptômes de la dépression.
Dans le cadre de récents travaux publiés dans la revue PNAS, la même équipe a comparé les données IRMf de 33 patients atteints de troubles dépressifs majeurs résistants au traitement à celles de 85 sujets ne souffrant pas de dépression. Cette analyse a permis la mise en évidence d’une différence cruciale dans la manière dont deux régions du cerveau communiquaient.
L’insula antérieure est une région cérébrale qui capte différentes sensations, telles que la douleur ou le chaud et le froid, et aide à réguler les émotions subjectives liées, en envoyant des signaux à la région du cerveau les régissant : le cortex cingulaire antérieur. Chez environ 75 % des patients souffrant de dépression, il sest avéré que cette communication était inversée. Le cortex cingulaire antérieur envoyait des signaux à l’insula antérieure, une proportion plus élevée de signaux inversés étant corrélée à une dépression plus sévère.
Des résultats impressionnants
Pendant cinq jours, l’équipe a administré la SNT à 23 des 33 patients souffrant de dépression, les 10 autres recevant un placebo. Trois jours après la fin du traitement, le flux de signaux entre ces deux régions du cerveau avait été corrigé et les patients ont fait état d’une amélioration de leur humeur. Plus la dépression était grave, plus l’amélioration était importante.
« C’est la première fois en psychiatrie que ce changement biologique particulier [le flux de signaux entre ces deux régions du cerveau] prédit le changement des symptômes cliniques », souligne Nolan Williams, auteur principal de l’étude. « Les données de l’IRMf qui permettent un traitement de précision avec la SNT peuvent être utilisées à la fois comme biomarqueur de la dépression et comme méthode de ciblage personnalisé pour traiter sa cause sous-jacente. »
Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à tester cette approche sur un échantillon de patients plus important.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: dépression, cerveau
Catégories: Actualités, Santé
C’est une découverte très importante. Reste à savoir quelle action dans le temps