À une époque où Internet est devenu une partie intégrante de notre vie quotidienne, le concept d’un cyberespace unifié et interconnecté semble presque incontestable. Cependant, un phénomène croissant menace de remodeler la nature même d’Internet tel que nous le connaissons : l’émergence du Splinternet.
Vers une fragmentation de plus en plus importante d’Internet
Le Splinternet – un mot-valise qui combine « split » (qui signifie « division » en anglais) et « internet » – fait référence à la fragmentation progressive du Web en écosystèmes numériques distincts et séparés. En effet, Internet, qui était autrefois envisagé comme un réseau sans frontières et interconnecté, se retrouve désormais confronté à des divisions géopolitiques, commerciales et idéologiques. Si le Splinternet est encore un concept assez abstrait, ses manifestations les plus éloquentes sont le filtrage et le blocage de certains contenus dans des régions spécifiques.
Par exemple, lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, son gouvernement a bloqué des sites tels que Facebook et Twitter en Russie. Le gouvernement chinois a créé le Grand Firewall dès le début de la vulgarisation d’Internet pour filtrer le contenu sur son territoire. Et la Corée du Nord et l’Iran ont sans aucun doute la plus forte mesure de censure du contenu Internet au monde. Ces manifestations du Splinternet limitent ainsi les informations disponibles au niveau régional pour les résidents et les visiteurs.
Si les facteurs géopolitiques sont actuellement les principales causes de la fragmentation d’Internet, d’autres facteurs comme la religion, les croyances, la politique et même la technologie influencent l’expansion du Splinternet. Il y a en particulier l’influence de la souveraineté des données. Avec le recours croissant aux technologies numériques, les pays cherchent à garder le contrôle sur les données de leurs citoyens, souvent en promulguant des lois strictes sur la protection des données.
Un phénomène avec des impacts plus importants qu’on ne le pense
Cela a conduit à des exigences plus strictes sur la localisation des données. Dans de nombreux pays, les entreprises sont notamment tenues de stocker et de traiter les données uniquement à l’intérieur des frontières d’un pays particulier. De telles réglementations créent des barrières et obligent les entreprises à adapter leurs opérations pour se conformer aux différentes normes de souveraineté des données dans différentes régions. De plus, des considérations économiques contribuent à la fragmentation.
En effet, les pays se disputent la domination dans le domaine du numérique, cherchant à protéger et à promouvoir leurs propres entreprises et industries technologiques. Cela a conduit au développement d’écosystèmes numériques distincts avec des acteurs nationaux dominant leurs marchés respectifs. Par exemple, les géants technologiques chinois, comme Alibaba, Tencent et ByteDance, ont créé un vaste paysage numérique qui répond principalement aux besoins de sa population massive.
Bien évidemment, le Splinternet a des implications importantes pour les individus, les entreprises et les sociétés en général. Au niveau individuel, il menace les libertés en ligne et l’accès à l’information. Il favorise également la désinformation. Pour les entreprises, le Splinternet présente des défis en matière de conformité, de gestion des données et d’accès au marché. Cela peut être particulièrement difficile pour les petites et moyennes entreprises dont les ressources et l’expertise sont limitées. Enfin, de manière plus générale, le Splinternet entrave l’échange d’idées, étouffe l’innovation et limite la coopération mondiale sur des questions cruciales comme le changement climatique, la santé publique et les droits de l’homme.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
Étiquettes: internet, censure, désinformation
Catégories: Technologie, Articles
« splinternet »… encore un néologisme à la con qui ne veut rien dire d’autre que censure.
Censure qui n’est pas réservée qu’à la Chine ou l’Iran hein…
Y faut bien ça pour tenter d’occulter toutes les saloperies que nos saletés de « dirigeants » commettent, en bafouant les principes mêmes de la Démocratie et de la Constitution d’ailleurs.