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Insultes, menaces, coups… Les actes homophobes ont encore augmenté en France en 2017

Malgré les cinq années passées depuis la légalisation du mariage homosexuel, la France n’est pas devenue un pays plus tolérant. Le 15 mai, a été publié le rapport annuel pour 2017 de SOS Homophobie, et les résultats sont alarmants.

 

UNE HAUSSE DES AGRESSIONS À CARACTÈRE LGBTPHOBES

En 2016 déjà, nous avions constaté une forte hausse des agressions à caractère LGBTphobes, et 2017 ne semble pas avoir été meilleure. Comme chaque année pour réaliser son rapport, l’association SOS Homophobie (Association nationale de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie et la transphobie) a récolté plusieurs centaines de témoignages LGBTphobes. En 2017, ils en ont recensé 1 650, ce qui représente 4,8 % de plus que l’année précédente. Notons qu’il y a eu un pic de 3 517 témoignages en 2013, année de la légalisation du mariage homosexuel.

S’ajoute à cette hausse, une augmentation de 15 % des agressions violentes à caractère LGBTphobes. Si les agressions homophobes ont connu une grande augmentation (30 % de plus), nous pouvons aussi préciser que les agressions envers les personnes bisexuelles ont augmenté de 154 % et celles envers les personnes transgenres de 54 %. En plus d’une certaine augmentation des violences, il faut également savoir que les victimes gay, bi ou trans ont moins peur de déclarer leurs agressions aux forces de l’ordre car elles sont désormais écoutées et prises en compte. Les agresseurs sont en majorité des hommes seuls (21 %) ou des groupes d’hommes (30 %). Les femmes ne représentent que 4 % des agresseurs.

 

UNE VIOLENCE DE PLUS EN PLUS ORDINAIRE

Comme dit précédemment, les agressions LGBTphobes ne sont pas systématiquement synonymes de coups et blessures. De plus en plus de témoignages font lieu de violences verbales. Dans 52 % des cas, il s’agit d’insultes et pour 62 %, ce sont des rejets ou de l’ignorance. Ces piques du quotidien blessent d’autant plus qu’elles ne sont pas ou peu condamnables pénalement sans preuves tangibles (il va être difficile de porter plainte et d’avoir gain de cause pour une insulte entendue car c’est la parole de la victime contre celle de l’agresseur lorsqu’il manque de preuves).

Les premières victimes de ces violences ordinaires sont les femmes lesbiennes. Si le rapport indique une baisse des agressions à caractère lesbophobe (14 % de moins qu’en 2016), on peut difficilement dire qu’elles sont moins victimes de ces violences. “Manifestement, les relations entre femmes suscitent des fantasmes. On est peut-être moins insultées que les gays, mais il y a cette idée chez des hommes qu’ils pourraient nous remettre dans le droit chemin ! C’est une façon de nier qui nous sommes vraiment.” témoigne Delphine pour Libération.

Les chiffres sont à mettre en écho avec la visibilité des personnes, et le fait est que les lesbiennes sont invisibilisées des médias et à cela peut s’ajouter un sentiment de ne pas être écoutées de par leur statut de femme. Toutefois, cette année les choses pourraient changer avec la montée de différents mouvements visant à enfin donner aux femmes le droit d’être entendues et de s’exprimer sur les violences physiques, psychologiques ou verbales qu’elle peuvent subir.

Le constat est assez alarmant et montre que les mentalités n’ont pas encore totalement évoluées mais il ne faut pas perdre espoir, la preuve : les victimes de violences LGBTphobes sont de plus en plus entendues et écoutées par les forces de l’ordre comme en témoignent Chloé et Mathilde pour Libération : “la circonstance aggravante de l’homophobie a été retenue dans l’agression, ce qui était très important pour nous”.

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