— © NASA’s Goddard

L’Agence spatiale américaine a récemment dévoilé les données collectées par la sonde spatiale Parker, confirmant que l’engin avait atteint pour la première fois la haute atmosphère du Soleil, connue sous le nom de couronne, le 28 avril 2021.

Une première historique

La limite de la couronne solaire constitue la zone du cosmos juste assez éloignée du centre du Soleil pour que sa gravité et son champ magnétique ne soient plus dominants et ne puissent pas piéger la matière qui en émane. Connue sous le nom de surface critique d’Alfvén, cette frontière a été traversée pour la première fois par la sonde Parker en avril dernier. Une étape importante annoncée le 14 décembre, à l’occasion d’une réunion de l’Union américaine de géophysique.

« Pendant des siècles, l’humanité n’a pu observer cette atmosphère que de loin, mais nous sommes finalement parvenus à l’atteindre », a déclaré Nicola Fox, directeur de la division héliophysique de la NASA. « L’humanité a en quelque sorte touché le Soleil. »

L’engin spatial a atteint la couronne lors de sa huitième approche « serrée » du Soleil, alors qu’il se trouvait à environ 13 millions de kilomètres du cœur de l’étoile. La frontière se révélant peu évidente, la sonde a pénétré et quitté l’atmosphère solaire à plusieurs reprises avant de continuer vers une partie plus éloignée de son orbite. Il est également possible qu’elle ait à nouveau atteint la couronne en août, mais les données n’ont pas encore été entièrement analysées.

Lors de son entrée dans la haute atmosphère solaire, la sonde a traversé des structures appelées « jets coronaux »

Si les chercheurs ignoraient la distance exacte séparant la surface critique d’Alfvén du Soleil ni à quoi elle ressemblerait précisément avant que la sonde ne pénètre dans la région, ils savaient que sa présence pouvait être mesurée par des changements du champ magnétique et un ralentissement du vent solaire sous la surface. Les mesures de la sonde Parker l’ont confirmé et ont démontré que la surface critique n’était pas une bulle lisse autour du Soleil, mais plutôt un bourrelet plissé.

Vers une meilleure compréhension des mécanismes stellaires

L’étude de cette surface pourrait nous aider à comprendre les mécanismes solaires entraînant la libération de particules chargées pouvant poser des problèmes aux satellites et aux engins spatiaux, et peut-être même à prévoir ces rafales. Il s’agit également d’un pas vers la compréhension des autres étoiles au-delà de notre Système solaire. « Ce sont des phénomènes stellaires et pas uniquement solaires », a déclaré Kelly Korreck, membre de l’équipe Parker Solar Probe.

La sonde devrait continuer à se rapprocher de notre astre jusqu’en 2025, battant à plusieurs reprises ses propres records d’engin spatial se déplaçant le plus rapidement et d’engin spatial le plus proche du Soleil. « Maintenant que nous avons touché l’étoile, nous allons continuer à travailler afin d’élucider ses nombreux mystères », a conclu Fox.

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Chantal SYVERSON
Chantal SYVERSON
2 années

C’est scandaleux. On ne peut pas le laisser en paix, notre soleil ? Il y aurait bien des choses à modifier dans l’univers, mais pas l’astre de nos jours.