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Des scientifiques ont découvert que l’allongement de la durée du sommeil chez les sujets en surpoids pouvait entraîner une réduction importante de l’apport calorique quotidien, et par extension une perte de poids significative si ce schéma était maintenu sur le long terme.

Un protocole expérimental inédit

De plus en plus d’études mettent en évidence le lien entre un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité et le risque d’obésité et de troubles métaboliques. Alors qu’il avait été précédemment révélé qu’une heure de sommeil supplémentaire chez les nouveau-nés pouvait contribuer à réduire le risque d’obésité durant les premiers mois de leur vie, de nouveaux travaux menés par des chercheurs de l’université du Wisconsin montrent qu’un tel allongement contribue à réduire significativement l’apport calorique chez l’adulte.

S’étant étalée sur quatre semaines, l’étude a impliqué 80 adultes souffrant de surpoids et dormant moins de 6h30 par nuit, facteur de risque d’obésité reconnu. Les deux premières semaines ont permis de recueillir des informations de base sur le sommeil et l’apport calorique, tandis qu’au cours des deux suivantes, une partie des participants a reçu des conseils ayant permis d’allonger la durée de leurs nuit d’1h20 en moyenne, tandis que les autres, constituant le groupe témoin, ont conservé leur rythme de sommeil habituel.

À la différence de la plupart des essais antérieurs, réalisés en laboratoire sur une durée plus courte, le sommeil des participants a été suivi depuis leur domicile à l’aide d’appareils portables, et ceux-ci ont également conservé leur mode de vie et leur régime alimentaire habituels. L’équipe a utilisé la méthode de l’eau doublement marquée, impliquant le remplacement des molécules d’oxygène et d’hydrogène par des isotopes stables pouvant être facilement suivis lorsqu’ils sont éliminés par le corps, afin d’estimer le nombre de calories brûlées.

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« Cette méthode est considérée comme le mètre-étalon pour mesurer objectivement la dépense énergétique quotidienne dans un cadre réel, hors laboratoire, et elle a changé la façon dont l’obésité humaine est étudiée », souligne Dale Schoeller, auteur principal de l’étude, parue dans la revue JAMA Internal Medicine.

Des effets significatifs

Le fait de dormir environ 1h20 de plus a entraîné une forte diminution de la consommation alimentaire chez les sujets, ingurgitant jusqu’à 500 calories de moins par jour. En moyenne, cette courte intervention a conduit à une réduction de 270 calories consommées et entraîné un déficit calorique chez les participants.

« Le fait qu’un simple allongement de la durée du sommeil, sans changement lié au mode de vie ou au régime alimentaire, permette de réduire la consommation de calories suggère que le maintien d’habitudes de sommeil saines sur une plus longue période pourrait conduire à une perte de poids cliniquement importante », soulignent les auteurs de l’étude.

Si elle compte explorer prochainement les mécanismes sous-jacents d’un sommeil prolongé, l’équipe estime qu’une durée insuffisante pourrait altérer les hormones régulant l’appétit et les centres de récompense du cerveau, et entraîner une consommation alimentaire excessive.

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