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Des scientifiques américains ont développé une méthode innovante pour identifier le sexe d’une personne à partir des molécules odorantes présentes sur la paume. Cette technique pourrait avoir des applications dans le domaine de la criminologie, en complétant les analyses classiques.

Une méthode d’analyse innovante

La main est un organe essentiel pour l’être humain, qui lui permet de toucher, de créer et de communiquer. Mais la main peut aussi révéler des informations sur le sexe d’une personne, sans qu’elle s’en rende compte. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs de l’université de Floride, dans une étude publiée le 5 juillet 2023 dans la revue Plos One.

Les chercheurs, dirigés par le professeur John Allen, ont recruté 60 volontaires – 30 hommes et 30 femmes – appartenant à différentes origines ethniques et âgés de 18 à 46 ans. Ils ont demandé à ces volontaires de se laver les mains avec un savon neutre, puis de les placer dans des gants en plastique pendant 15 minutes. Ils ont ensuite prélevé des échantillons d’odeur sur les paumes des volontaires, en utilisant des tampons imbibés d’un solvant.

Les échantillons d’odeur ont été analysés avec un appareil appelé spectromètre de masse, qui permet de détecter et d’identifier les molécules odorantes volatiles. Ces molécules sont produites par la peau et reflètent l’état physiologique et hormonal d’une personne.

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Une précision remarquable

En utilisant une analyse statistique, les chercheurs ont pu déterminer quels composés odorants étaient spécifiques à chaque sexe. Ils ont ainsi identifié 12 molécules qui différenciaient les hommes des femmes, parmi lesquelles l’acide hexanoïque, l’acide octanoïque ou le benzaldéhyde.

En se basant uniquement sur ces 12 molécules, les chercheurs ont réussi à prédire le sexe d’une personne avec une précision de 96,67 %. Ce résultat est remarquable, car il montre que le sexe d’une personne peut être deviné à partir d’une trace d’odeur très faible et très complexe.

Les chercheurs ont également constaté que l’origine ethnique et l’âge des volontaires influençaient leur profil d’odeur de main. Par exemple, les personnes d’origine asiatique avaient plus de composés soufrés sur leur paume que les personnes d’origine caucasienne ou africaine. Les personnes plus âgées avaient plus de composés aliphatiques que les personnes plus jeunes.

scène de crime

Des applications potentielles

Cette découverte pourrait avoir des implications importantes dans le domaine de la criminologie. En effet, les chiens sont souvent utilisés pour pister des suspects ou des victimes en suivant leur odeur. Mais cette méthode présente des limites, comme le risque de confusion entre plusieurs personnes ou la dégradation de l’odeur avec le temps.

Avec la méthode des chercheurs, il serait possible d’obtenir des informations sur le sexe, mais aussi l’âge ou l’origine ethnique d’une personne, à partir d’une trace d’odeur laissée sur une scène de crime. Cette technique pourrait compléter les analyses classiques, comme l’ADN ou les empreintes digitales, et aider à résoudre des affaires non élucidées.

Les chercheurs reconnaissent toutefois que leur méthode nécessite encore des améliorations, notamment pour réduire le temps d’analyse des échantillons et pour augmenter la taille de l’échantillon. Ils envisagent aussi d’utiliser des techniques d’intelligence artificielle pour affiner leur modèle prédictif.

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