frelon asiatique
— Eduardo Dzophoto / Shutterstock.com

De nouvelles analyses génétiques indiquent que l’invasion rapide et généralisée du frelon asiatique observée en Europe a été initiée par une seule et unique reine, arrivée en France au début des années 2000.

Une espèce très invasive

Les espèces invasives ont une capacité notoire à se propager rapidement au sein d’écosystèmes non préparés et le frelon asiatique (Vespa velutina) ne fait pas exception à la règle, étendant son habitat de plus de 80 kilomètres par an tout en s’attaquant aux abeilles, aux syrphes et à d’autres insectes.

Dans le cadre de récents travaux, Eileen Dillane et ses collègues de l’University College de Cork ont analysé trois gènes mitochondriaux (transmis par les femelles) de frelons asiatiques arrivés en Irlande en 2021 et les ont comparés à ceux de leurs congénères trouvés dans l’ouest de l’Europe.

« Des recherches antérieures avaient suggéré que les frelons asiatiques d’Europe partageaient apparemment la même lignée génétique, sur la base de l’étude d’un seul gène. Nous sommes allés plus loin en en examinant deux autres plus susceptibles de révéler des variations au sein de cette population invasive », explique Dillane.

frelon asiatique
— J-R / Shutterstock.com

Publiés dans le Journal of Hymenoptera, leurs résultats indiquent que la lignée maternelle de frelons trouvée à Dublin était strictement la même que celle observée sur le continent européen, impliquant que l’ensemble de la population de V. velutina (qui compte aujourd’hui potentiellement plusieurs millions d’individus) descende d’une seule et même reine originaire de Chine, arrivée sur le sol français il y a 15 à 20 ans.

Des abeilles européennes démunies face aux frelons asiatiques

Dans son habitat d’origine, le frelon asiatique doit composer avec le système complexe d’alerte et de défense des abeilles locales, capables de se regrouper et de l’asphyxier. Malheureusement, leurs homologues européennes ne disposent pas de telles stratégies défensives, ce qui en fait des cibles faciles et pourrait peser sur leur capacité, déjà amoindrie, à polliniser les végétaux.

Si leur piqûre s’avère douloureuse et peut entraîner des réactions allergiques, les frelons asiatiques se montrent moins agressifs envers les humains que leurs pendants européens.

La très faible diversité génétique au sein de la population européenne de V. velutina pourrait à terme contribuer à sa régulation naturelle, mais les chercheurs rappellent que le changement climatique est susceptible d’accroître la menace d’une invasion réussie dans un futur proche, de sorte que la vigilance à l’égard de cette espèce doit être maintenue.

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