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Dans le sud de la France, un cimetière néolithique utilisé pendant 800 ans révèle ses secrets

Les analyses ADN indiquent qu’un bon nombre des individus inhumés appartenaient à la même lignée paternelle

Cimetiere
— Evgeniyqw / Shutterstock.com

L’analyse ADN de restes humains néolithiques, découverts dans une grotte calcaire utilisée comme lieu de sépulture pendant des siècles, a révélé qu’il s’agissait principalement d’individus masculins apparentés.

Le site funéraire de l’aven de la Boucle

Au fil des années, les ossements d’environ 75 individus ont été découverts sur le site de l’aven de la Boucle, dans le département du Gard. Détaillées dans la revue Proceedings of the Royal Society B, l’analyse ADN et la datation au radiocarbone des témoignages de 37 d’entre eux, inhumés entre 3600 et 2800 avant notre ère, ont révélé qu’il s’agissait en grande majorité d’hommes.

Selon les chercheurs, le fait que la plupart d’entre eux (76 %) soient porteurs du même haplogroupe (G2) indique qu’ils appartenaient à la même lignée paternelle. Ce qui souligne l’importance de la patrilinéarité dans la structuration des communautés qui occupaient la région il y a cinq millénaires.

Si une telle filiation, vraisemblablement associée à un statut social élevé, semblait constituer un facteur de sélection prépondérant pour accéder à la sépulture collective, plusieurs hypothèses pourraient expliquer la présence d’un certain nombre d’ossements féminins dans la grotte. Celles-ci auraient notamment pu partager des liens étroits avec les défunts et avoir été « choisies » pour y être inhumées, ou leurs ossements déplacés ailleurs une fois les dépouilles décomposées.

« Comme cela était souvent le cas dans les groupes préhistoriques, les femmes quittaient leur communauté ancestrale pour vivre avec leur partenaire reproducteur dans ce que l’on appelle un système de résidence patrilocale », explique Mélanie Pruvost, de l’université de Bordeaux. Ainsi, à la fin de leur vie, une partie d’entre elles auraient pu retourner sur leurs terres natales, afin de pouvoir y être inhumées.

Une multitude d’objets

Outre les restes humains, les chercheurs ont trouvé une multitude d’objets dans la grotte, incluant des fragments de céramique et des artefacts fabriqués à partir d’os d’animaux qui étaient potentiellement utilisés pour fixer des linceuls ou des vêtements.

Bien que l’utilisation continue de ce site funéraire pendant au moins 800 ans, son emplacement et le lien étroit que partageaient la plupart des défunts soulignent son importance pour les groupes néolithiques locaux, Pruvost doute que des fouilles archéologiques ne permettent un jour d’établir sa véritable signification.

En mars dernier, des archéologues de l’INRAP avaient annoncé la découverte en Auvergne d’un important site néolithique utilisé pendant 4 000 ans, quelques mois après celle d’un village vieux de 3 500 ans dans le nord-est de la France.

Par Yann Contegat, le

Source: Live Science

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