site neolithiques France
Image d’illustration — Malinka333 / Shutterstock.com

Des archéologues de l’INRAP ont mis au jour des centaines de structures (incluant 63 sépultures) sur un site néolithique proche de Clermont-Ferrand, utilisé pendant près de quatre millénaires.

Un site exceptionnel

Initialement identifié dans les années 1980, ce n’est que récemment que l’endroit a bénéficié de fouilles approfondies, dans le cadre de l’élargissement de l’autoroute A75. Si la datation au radiocarbone a permis de situer les premières traces de présence humaine autour de 6 000 ans avant notre ère, elle a également montré que le site avait été utilisé pendant une bonne partie du Néolithique, marquée par la sédentarisation des populations de chasseurs-cueilleurs et l’apparition de l’agriculture.

Outre des céramiques, foyers et fosses, datant de 4 750 à 4 500 avant notre ère et indiquant une occupation domestique, les archéologues ont également découvert des sépultures à fosse simple, sans mobilier, dans lesquelles les défunts étaient inhumés sur le flanc, les genoux repliés, ainsi que des tombes en pierres sèches (sans liant). Probablement recouvertes de monticules de terre, celles-ci accueillaient dans certains cas les restes de plusieurs individus.

Associé à la présence de cistes, coffres funéraires scellés par des dalles de pierre, ce grand nombre de structures indique une utilisation exclusivement funéraire du site durant la seconde moitié du Ve millénaire avant notre ère. Autour de -4 000, les humains ont recommencé à y vivre, et introduit la pratique de la crémation (attestée par la présence de restes incinérés dans deux tombes).

La fin du IIIe et le début du IIe millénaire ont été marqués par le développement d’un nouvel habitat important. La découverte d’ossements de bovins à l’intérieur de silos datant de cette période indique que des sacrifices animaux étaient alors pratiqués.

Artefacts néolithiques

Outre les dizaines de sépultures, les archéologues ont mis au jour de nombreux artefacts anciens. Parmi eux, un objet en bois de cerf poli retrouvé posé sur la tête du défunt, des urnes funéraires sphériques intentionnellement brisées, des récipients en céramique, une défense de sanglier qui aurait pu être portée comme bracelet, et une pointe de flèche en silex.

L’équipe a également trouvé une hache bipenne perforée vieille d’environ 3 300 ans, de facture et de finition exceptionnelles. Faite de serpentinite, celle-ci avait été « délibérément brisée » en trois morceaux.

Selon l’INRAP, les différentes découvertes réalisées sur le site de Pontcharaud témoignent « d’une longue occupation néolithique, où alternent habitats seuls, sépultures seules et occupations mixtes ».

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