La désorbitation réussie du satellite Aeolus par l’Agence spatiale européenne (ESA) marque un tournant décisif dans la manière de gérer les débris spatiaux. Des images récemment publiées par l’agence offrent un aperçu unique des derniers moments du satellite avant sa combustion dans l’atmosphère terrestre, confirmant l’efficacité d’une nouvelle approche pour la mise hors service des satellites vieillissants.
Aeolus a fourni des données précieuses pour améliorer la qualité des prévisions météorologiques et contribuer à la recherche sur le climat. Nommé d’après le dieu grec du vent, Aeolus a été lancé le 22 août 2018. Il faisait partie du programme Living Planet de l’ESA, qui vise à répondre aux défis scientifiques liés à l’étude de la Terre et à démontrer des technologies innovantes d’observation.
L’ESA a employé une technique inédite, appelée « rentrée assistée », pour guider en toute sécurité Aeolus hors de son orbite et le diriger vers une zone déserte de l’océan Atlantique. Cette manœuvre, soigneusement calculée, a été réalisée en utilisant le carburant restant du satellite. Le processus a débuté plusieurs jours avant le 24 juillet, date à laquelle le centre de contrôle de la mission a initié le plan de désorbitation.
Tommaso Parrinello, le responsable de la mission Aeolus à l’ESA, a souligné l’importance de cette manœuvre réussie. « C’est souvent la dernière fois que nous voyons un satellite lorsque son carénage de fusée se ferme. Avec Aeolus, ces images sont notre adieu final à une mission qui a beaucoup compté pour nous. »
Après la perte de communication avec Aeolus, une validation visuelle de sa trajectoire était nécessaire. L’antenne TIRA (Tracking and Imaging Radar) en Allemagne a été en mesure de suivre le satellite durant sa descente de trois heures, fournissant une confirmation essentielle de la réussite de la manœuvre. Benjam Bastida Virgili, du Bureau des débris spatiaux de l’ESA, a expliqué l’importance de cette étape : « Nous pouvons normalement communiquer avec nos satellites, mais les débris spatiaux, eux, ne peuvent pas parler. Avoir une confirmation visuelle est donc crucial. »
En somme, la fin d’Aeolus n’est pas seulement la conclusion d’une mission, elle est aussi le début d’une nouvelle ère dans la lutte contre les débris spatiaux. Cette initiative de l’ESA représente une avancée considérable dans la gestion responsable des ressources spatiales, un sujet de plus en plus pressant à mesure que le nombre de satellites en orbite autour de la Terre augmente.
Enfin, les éboueux sont en action !