
Les fouilles d’un célèbre site pré-inca du nord-ouest du Pérou ont conduit à la découverte de nombreux artefacts utilisés pour inhaler des substances psychoactives il y a 2 500 ans.
23 artefacts
Situé au coeur des hauts plateaux péruviens, Chavín de Huántar est connu pour avoir été le théâtre d’importantes activités cérémonielles entre 1200 et 400 avant notre ère. Composé des structures en pierre, de grandes places ouvertes et d’un réseau sophistiqué de galeries, cet important complexe s’est développé au fil des siècles.
En explorant une galerie scellée autour de 500 avant notre ère et rouverte courant 2017, des archéologues péruviens ont découvert 23 artefacts semblables à des tubes et des cuillères. L’analyse chimique de six d’entre eux a révélé des traces de nicotine et de diméthyltryptamine (DMT), un puissant hallucinogène produit par plusieurs plantes andines.
Il s’est également avéré que quatre d’entre eux contenaient des fragments de racines de Nicotiana et des graines et des feuilles de vilca (Anadenanthera colubrina), qui étaient probablement séchées, grillées et broyées.
Archaeologists have found conclusive evidence of psychedelic drug use more than 2,500 years ago in Peru. https://t.co/xcSjkbzyL2
— Live Science (@LiveScience) May 5, 2025
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS, il s’agit de la première à identifier les substances spécifiques qui étaient inhalées à Chavín, où peu de preuves directes de consommation de drogues avaient été précédemment découvertes.
Des rituels psychédéliques réservés aux élites
Le fait que les tubes à priser, vraisemblablement des os d’ailes de faucon pèlerin (Falco peregrinus) évidés, aient été trouvés dans une partie du complexe dont l’accès était restreint et la taille réduite de la galerie suggèrent qu’une poignée d’individus « triés sur le volet » prenaient part à ces rituels psychédéliques.
« Ces objets étaient l’équivalent des billets roulés utilisés pour inhaler de la cocaïne », écrivent les chercheurs.
Selon eux, la consommation de telles substances aurait constitué pour les élites de l’époque un autre moyen d’affirmer leur statut et de se distinguer des ouvriers de Chavín de Huántar et des pèlerins.
En 2022, des passages souterrains vieux de 3 000 ans avaient été découverts sur cet important site péruvien.