Une chercheuse québécoise a mis au point un protocole qui pourrait soigner certaines ruptures amoureuses, qui se rapprocheraient en réalité plutôt d’un stress post-traumatique.

Quand une rupture amoureuse mène à la dépression

Et si certaines ruptures intenses se rapprochaient plutôt d’un stress post-traumatique qu’à une simple peine de cœur ? C’est l’approche qu’a choisi Michelle Lonergan, doctorante en psychiatrie à l’Université MacGill et membre de l’Institut Douglas, centre spécialisé en recherche sur la santé mentale. L’idée est venue après avoir observé que chez certains patients, les peines de cœur pouvaient avoir un impact très fort, une personne pouvant mettre des années à s’en remettre. Elle raconte que « Ceux qui ont vécu de tels évènements en parlent en disant « Ça m’a brisé le cœur ». Lors des entretiens, ils rapportent des cauchemars, des pensées intrusives, restent longtemps dans la sidération de la rupture, pensent continuellement à la trahison et développent parfois une véritable dépression ».

Une technique appliquée aux victimes de stress post-traumatique

Elle a donc décidé d’appliquer une technique de son mentor, le professeur Alain Brunet, membre du même institut, qui avait mis en place une méthode qui s’est avérée très efficace chez les personnes souffrant de traumatismes après les attentats de janvier 2015 à Paris. La méthode s’avère étonnamment plutôt simple. L’expérimentation a été effectuée sur un groupe de trente personnes, dont vingt femmes, avec certains patients souffrant de ce trauma depuis plusieurs décennies.

L’expérience dure six semaines et se divise en deux étapes. La première consiste à prendre une substance chimique, le propranolol, un traitement déjà appliqué aux militaires vétérans qui souffrent de stress post-traumatique. La seconde consiste à tenter de revivre les souvenirs douloureux qui sont à l’origine de la dépression. Ce souvenir est ensuite mis par écrit.

Un traitement qui allie thérapie et traitement chimique

De ce que l’on sait de l’état de stress post-traumatique, c’est qu’il s’agirait d’un trouble de la mémoire émotionnelle, qu’il serait donc possible de « réparer » grâce à cette méthode. Les patients devaient donc prendre une dose de propranolol avant chaque entretien, puis retrouver la psychiatre et se remémorer et écrire leur souvenir.

Ce qui est constaté, c’est quand sans la dose de bêta bloquant, le souvenir transporte avec lui une charge émotionnelle importante, alors qu’avec la prise du médicament, se remémorer le souvenir devient plus aisé. Au bout de six semaines de traitements, un détachement apparait entre le patient et le souvenir douloureux. La chercheuse souhaite à présent tester cette méthode dans le cadre d’un vrai essai clinique avec plus de patients et en axant ses recherches sur le cas de l’infidélité…

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