Des chercheurs suisses de l’École Polytechnique de Lausanne ont développé un actionneur comestible pour des petits robots mangeables. 

 

Des actionneurs en gélatine que l’on pourra ingérer

Robots constitués d’ADN, robots sociaux, robots tueurs… La révolution robotique est définitivement en marche et ce nouveau projet l’emmène au-delà de nos espérances. Mené par l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, les chercheurs développent en effet un outil que vous pourrez ingérer. Cet outil, fixé à un robot comestible, est un actionneur constitué de gélatine. Autrement dit, c’est la partie d’un système robotique qui permet de le mettre en mouvement.

Si pratiquement tous les composants des robots ont été rendus comestibles (comme la batterie, les transistors, etc), ils étaient tous immobiles. Ils ne formaient donc pas un robot, ce n’était que des éléments indépendants les uns des autres. Grâce à cette invention, le robot comestible pourra avoir une réelle fonction au sein du corps humain. Dans l’étude, les chercheurs affirment : « Ces actionneurs comestibles, combinés avec d’autres matériaux consommables, pourraient poser les fondations d’un nouveau type de robots ».

Pliable jusqu’à 170 degrés

Présenté lors de l’IROS, la Conférence Internationale sur les Robots et Systèmes Intelligents à Vancouver, l’actionneur pourrait être révolutionnaire. Il est fait de gélatine, ce qui le rend biodégradable et écologique. Il mesure 90 millimètres de long, 20 millimètres de largeur et 17 millimètres d’épaisseur.

L’actionneur n’a pas besoin de courant électrique. Il est rempli d’air ou de liquides réagissant avec d’autres produits chimiques. Lorsqu’il se pressurise, l’actionneur peut se plier jusqu’à 170 degrés. Au contraire, lorsqu’il n’y a plus de pression, il redevient droit. Cette fonction pourra permettre au robot porteur de saisir des objets divers et variés… mais aussi de se déplacer dans le corps humain.

Des fonctions révolutionnaires

Lors de la présentation à l’IROS, l’un des membres du public a posé la question fatidique : « Quelqu’un en a-t-il mangé un ? », comme le rapporte le site IEEE Spectrum. Les chercheurs ont répondu que oui, du moins quelques pièces sortant de la manufacture.

Dans leur étude, ces mêmes scientifiques indiquent avoir de grands projets pour ce petit robot : « Les composants de ce genre de robots comestibles pourraient être mêlés à des nutriments, ou à des éléments pharmaceutiques pour la digestion et la métabolisation [la transformation chimique d’une substance dans un organisme vivant N.D.L.R] ».

Ils continuent : « D’autres applications sont possibles, comme des robots jetables pour explorer le corps humain, des robots digestibles pour les besoins médicaux, et le transport de nourriture pendant lequel le robot n’a pas besoin d’une autre charge, puisque c’est lui la nourriture ». Et l’étude affirme également : « Des robots totalement comestibles pourraient aider à étudier le comportement des animaux sauvages. Ils pourraient être ingérés par eux. ». Ils pourront également servir de métabolisants pour préserver la faune locale, ou guérir le corps humain. Dans tous les cas, les applications sont multiples. Ingérer des robots pour guérir, en serez-vous capables ?

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