Fléau qui avait reculé au cours des années 2000, le suicide chez les adolescents est reparti à la hausse ces dernières années. Ce constat a été le sujet d’une importante étude menée aux Etats-Unis et une hypothèse en ressort : les réseaux sociaux pourraient plus facilement pousser les jeunes à se suicider. Un phénomène inquiétant qui touche toutes les classes sociales, mais qui affecte surtout les jeunes filles.

 

QUELS CHIFFRES RESSORTENT DE CETTE ÉTUDE ?

Réalisée par les universités de San Diego et de Floride, l’étude en question prend la forme de deux enquêtes menées sur plus de 506 000 individus à travers le pays. Elle révèle qu’entre 2010 et 2015, les suicides et les symptômes dépressifs ont augmenté chez les 13-18 ans. Cette évolution inquiétante concerne toutes les classes sociales mais elle est plus ou moins importante selon les états (le Nord-Est du pays semble ainsi épargné par ce fléau).

Le suicide et les symptômes dépressifs touchent de nombreux adolescents, aussi bien filles que garçons. Si les auteurs ont constaté une augmentation des suicides chez les garçons, ce sont les filles qui sont les plus touchées. En l’espace de 5 ans, le taux de suicide chez les jeunes filles a augmenté de 65 %. L’étude précise également que les taux de suicide ont doublé depuis la fin des années 90. Un problème qui inquiète les spécialistes et qui trouverait son origine dans un phénomène de société : l’essor des réseaux sociaux.

 

LE SUICIDE FAVORISÉ PAR LES RÉSEAUX SOCIAUX ?

Si les réseaux sociaux sont l’une des raisons mises en avant par les spécialistes, c’est car ils ont observé que les adolescents qui passent plus de cinq heures par jour sur leur smartphones ont 66 % de risques supplémentaires de souffrir de symptômes suicidaires. Pour les auteurs de l’étude, le fait de posséder un smartphone aurait un lien avec la hausse des taux de suicide : ils rappellent d’ailleurs qu’en 2015, 92 % des adolescents avaient un smartphone.

Les auteurs de l’étude mettent également en lumière les dangers d’une surconsommation de réseaux sociaux. Passer trop de temps sur ces sites favoriserait les facteurs à risque pouvant conduire au suicide : le manque d’appartenance caractérisé par le fait de se sentir exclu ou isolé et l’impression d’être un fardeau pour ses proches. Au delà de la surconsommation, le cyberharcèlement peut aussi pousser les jeunes américains à se suicider.

QUELLE EST LA SITUATION EN FRANCE ?

En France, 6 % des jeunes de moins de 20 ans sont victimes de cyberharcèlement via les réseaux sociaux, et 61 % d’entre eux ont des idées suicidaires suite à ces agressions virtuelles. Ces propos très violents peuvent conduire à des drames, à l’image du suicide de la jeune Marion Fraisse. Cette jeune fille de 13 ans a mis fin à ses jours en 2016 suite au harcèlement qu’elle avait subi au collège et sur Facebook, où ses camarades la traitaient de « boloss » et s’en prenaient à son physique et sa personnalité.

Pour montrer les conséquences de ces actes, les jeunes sont de plus en plus sensibilisés aux effets du cyberharcèlement. Des intervenants se rendent dans les collèges et les lycées afin de rappeler que les mots postés sur les réseaux sociaux ont un impact mais aussi qu’il faut se méfier des challenges qui peuvent aussi être dangereux. Si le cas de Marion a marqué les esprits, les moqueries sur les réseaux sociaux restent nombreuses et les victimes doivent en parler pour éviter que de simples mots mènent à un acte grave.

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