L’utilisation des rayons X a permis de révéler le contenu de l’estomac fossilisé d’un plésiosaure. Éclairant leur régime alimentaire, il suggère que ces anciennes créatures aquatiques étaient pescatariennes.
Le dernier repas d’Eric le plésiosaure
Reptiles marins préhistoriques à long cou pouvant mesurer jusqu’à 15 mètres, les plésiosaures peuplaient les océans terrestres il y a 208 à 66 millions d’années. Découvert dans une mine d’Australie-Méridionale en 1987, le spécimen récemment étudié présente la particularité d’être opalisé : des minéraux riches en silice (pierre ponce et basalte) ont progressivement remplacé ses os et tissus, pour former un fossile aux reflets iridescents.
« Eric est l’un des fossiles opalisés les plus complets [93 %] jamais découverts en Australie », souligne Joshua White, chercheur à l’Université nationale australienne et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Alcheringa.
Si de précédentes analyses « de surface » avaient été réalisées, ces dernières recherches ont impliqué l’imagerie à rayons X, ayant permis de révéler le contenu de l’estomac de cette créature qui aurait vécu il y a entre 120 et 90 millions d’années, sans avoir à endommager le précieux fossile.
L’examen étroit des scans et données tomodensitométriques a permis à l’équipe de créer un modèle 3D haute résolution de l’organe. Révélant la présence de gastrolithes (pierres lisses ingérées afin de faciliter la digestion ou d’améliorer la flottabilité) et de 17 vertèbres d’une espèce de poisson téléostéen jusqu’alors inconnue, celui-ci suggère que ces reptiles anciens étaient les lions de mer de leur époque : ils chassaient de petits poissons tout en étant probablement eux-mêmes à risque de prédation.
Des informations précieuses
En plus d’éclairer le régime alimentaire et le mode de vie des plésiosaures, de tels travaux pourraient également nous aider à retracer le passé évolutif de ces animaux et à mieux comprendre comment les changements climatiques prévus pourraient affecter la vie marine actuelle.
« La compréhension de ces changements peut nous aider à prédire comment les animaux d’aujourd’hui répondront aux défis climatiques actuels et à venir », estime White. « S’il y a un changement dans le régime alimentaire d’un animal, nous voulons savoir pourquoi ce changement s’est produit et, grâce à certaines mesures, le comparer à celui de créatures modernes telles que les dauphins ou les baleines. »