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Dans une nouvelle étape encourageante vers la réduction de la pénurie d’organes transplantables, des chirurgiens américains ont réalisé une transplantation de rein de porc génétiquement modifié, fonctionnant toujours plus d’un mois après la procédure.

Des alternatives essentielles

Prouesses médicales modernes, les greffes d’organes contribuent à sauver de nombreuses vies tout en améliorant significativement le quotidien des patients. Cependant, le nombre de greffons humains disponibles s’avère aujourd’hui très largement inférieur à la demande. Pour pallier cette situation, les chirurgiens et les scientifiques envisagent différentes alternatives, notamment des organes artificiels, fabriqués en laboratoire à partir de tissus vivants ou provenant d’animaux raisonnablement compatibles.

Si les organes internes des porcs s’avèrent très semblables aux nôtres, la présence chez ces derniers d’une molécule appelée alpha-gal, que nous ne produisons pas, implique un rejet aigu et quasi instantané de l’organe lorsqu’il est greffé sur un patient humain.

La méthode habituelle consiste à modifier génétiquement le porc pour qu’il ne produise pas d’alpha-gal, en manipulant jusqu’à 10 fois son code génétique. Pour l’étude actuelle, les chercheurs du NYU Langone Health ont opté pour une modification unique associée à des médicaments immunosuppresseurs standard pour les greffes et à un dépistage intensif du cytomégalovirus porcin (pCMV) et de six autres virus susceptibles de provoquer des défaillances chez les receveurs.

greffe opération
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Pour des raisons éthiques évidentes, cette « xénogreffe » a été réalisée sur un homme de 57 ans en état de mort cérébrale, qui avait préalablement consenti à la procédure et dont les propres organes ne se prêtaient pas à la transplantation. Les reins du patient ont été prélevés et remplacés par un rein de porc, sur lequel le thymus de l’animal avait été greffé, afin d’aider l’organisme du receveur à reconnaître le nouvel organe.

Une xénogreffe record

Plus d’un mois après la procédure, les biopsies indiquent que le rein transplanté fonctionne toujours de manière optimale, ce qui constitue un record. Les essais devraient se poursuivre jusqu’en septembre avec l’autorisation de la famille.

À noter que l’organe provenait d’un porc génétiquement modifié « GalSafe », approuvé par l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) pour un usage médical potentiel et pour la consommation chez les personnes souffrant d’une allergie à la viande connue sous le nom de syndrome alpha-gal.

« Nous pensons que l’utilisation d’un porc déjà considéré comme sûr par la FDA, combinée à nos récentes découvertes, nous rapproche de la phase d’essai clinique », souligne Robert Montgomery, qui dirige l’Institut de transplantation du NYU Langone.

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