Un vieux dicton dit : « on est ce que l’on mange ». Mais, en réalité, il s’avère que l’alimentation de nos parents, et même celle de nos grands-parents, peut affecter notre santé. C’est notamment ce que révèle cette étonnante étude génétique.
Qu’est-ce que l’épigénétique nutritionnelle ?
Si une chose est sûre en ce qui concerne le style de vie adopté par chaque être humain, c’est que son alimentation a une influence importante sur sa santé et son bien-être. En effet, ce que l’on mange au quotidien joue un rôle essentiel dans le maintien du bon fonctionnement de notre corps. Mais il est intéressant de savoir que lorsqu’il s’agit d’alimentation, il n’y a pas que ce que l’on mange qui compte. Ce que nos parents et nos grands-parents avant nous ont mangé compte également.
C’est du moins la conclusion des récents travaux réalisés par des chercheurs de l’université du Dakota du Nord et de l’université du Wisconsin à Madison. Ces scientifiques se sont notamment concentrés sur un domaine de la génétique appelé épigénétique nutritionnelle. En premier lieu, il faut savoir que l’épigénétique est une discipline de la biologie qui étudie les changements dans l’expression des gènes qui se produisent sans modification de la séquence d’ADN. Ces changements peuvent se produire naturellement, à cause du vieillissement, par exemple.
Ils peuvent aussi résulter de divers facteurs environnementaux, comme la pollution, le style de vie ou l’alimentation. Dans ce sens, l’épigénétique nutritionnelle se focalise donc sur les modifications des gènes qui sont provoquées par l’alimentation. S’il est évident que l’épigénétique nutritionnelle dépend de ce qu’un individu a l’habitude de consommer, elle dépend également de l’alimentation des ascendances parentales. Autrement dit, des modifications de gènes qui se produisent chez un individu peuvent être liées à l’alimentation de ses parents et de ses grands-parents. De même, l’alimentation de cette personne va à son tour avoir un impact sur les gènes de ses enfants et de ses petits-enfants.
Les prémices de l’épigénétique nutritionnelle
C’est un fait que la communauté scientifique n’a accepté que récemment. Ce constat remonte à la Seconde Guerre mondiale. En raison de l’occupation nazie des Pays-Bas, un très grand nombre de Néerlandais ont subitement commencé à souffrir de malnutrition. Des recherches ont permis de constater que ce changement dans l’alimentation des Néerlandais a entraîné des modifications d’un gène lié à la croissance et au développement. Cette modification génétique a notamment freiné la croissance musculaire chez les deux générations d’après-guerre aux Pays-Bas.
Cela a à son tour entraîné un risque accru d’obésité, de maladies cardiaques, de diabète et d’insuffisance pondérale à la naissance chez les générations suivantes. C’est à partir de là qu’on a commencé à comprendre l’impact génétique du style de vie des parents ascendants sur la santé de leurs descendants. Au cours des nombreuses années qui ont suivi la fin de la guerre, beaucoup d’études ont été réalisées sur l’épigénétique nutritionnelle, et toutes soulignent l’importance d’une bonne alimentation, non seulement pour soi-même, mais aussi pour le bien des générations futures.
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Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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