Groenland
— © Laura Larocca

La comparaison de photographies aériennes remontant jusqu’au années 1940 à des clichés satellite récents a fourni aux chercheurs un aperçu inquiétant de l’ampleur du recul des glaciers du Groenland depuis le début du XXIe siècle.

Recul rapide

Le Groenland compte environ 20 000 glaciers, situés dans des vallées et des plateaux montagneux séparés de son immense calotte glaciaire. À l’échelle mondiale, on estime que la fonte de ces importantes masses de glace continentale en mouvement contribue aujourd’hui à environ un cinquième de l’élévation du niveau de la mer.

Récemment, Laura Larocca, de l’University Corporation for Atmospheric Research, et ses collègues ont étudié l’évolution du front de 821 glaciers groenlandais sur des photographies aériennes prises entre 1943 et 1987. Les plus anciennes avaient été réalisées par des avions américains à l’époque où les États-Unis et les nazis tentaient d’établir des bases militaires au Groenland.

Lorsque cela était possible, les chercheurs ont également documenté leurs moraines, petites crêtes de roches et de sédiments indiquant l’étendue maximale des glaciers pendant le « petit âge glaciaire », période froide s’étant étendue du XIVe siècle au XIXe siècle environ.

En comparant ces clichés aux images satellite prises au cours des dernières décennies, l’équipe a constaté que les glaciers avaient reculé de 7,7 mètres par an en moyenne entre 1890 et 1999, contre 14,8 mètres par an entre 2000 et 2023.

Une situation généralisée

Les glaciers réagissent plus rapidement au réchauffement climatique que les calottes glaciaires. S’ils ont également reculé après la fin du petit âge glaciaire, l’accélération de leur fonte concerne toutes les régions du Groenland, à l’exception du nord-est, particulièrement froid.

Selon William Colgan, du service géologique du Danemark et du Groenland, ces nouveaux travaux, publiés dans la revue Nature Climate Change, vont permettre de préciser la contribution des glaciers groenlandais à la hausse du niveau des mers.

« Jusqu’à présent, nous ne disposions pas d’une bonne estimation de leur perte de glace avant le début de l’ère satellitaire en 1979 », souligne le chercheur.

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