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Des chercheurs britanniques américains ont récemment annoncé la mesure de la température atmosphérique la plus basse jamais enregistrée dans un monstrueux nuage d’orage : -111,2 °C.

Une altitude record

Les données ont été recueillies par le satellite NOAA-20 alors qu’il passait au-dessus de l’océan Pacifique en décembre 2018, à plusieurs centaines de kilomètres des côtes de l’île de Nauru (Océanie). Si ces appareils s’appuyant sur des capteurs infrarouges afin de mesurer la température de la Terre et de l’atmosphère enregistrent souvent des relevés très froids lorsqu’ils rencontrent des orages atteignant une haute altitude, cette mesure de -111,2 °C constitue la température la plus froide jamais enregistrée par un satellite ainsi que la plus basse pour un nuage d’orage.

Détaillé dans la revue Geophysical Research Letters, un tel relevé s’explique par la puissance incroyable de la tempête tropicale. Habituellement, quand une tempête atteint la limite de la troposphère, elle s’aplatit et prend la forme d’une enclume. Mais son intensité était telle que la partie sommitale du nuage a atteint une altitude de 20,5 km, pénétrant la stratosphère où règnent des températures glaciales. Un type d’évènement connu sous le nom de sommet protubérant.

L’observation d’un tel phénomène a été rendue possible par les récents progrès réalisés dans le domaine des capteurs infrarouges, qui permettent aujourd’hui de mesurer les températures à des échelles spatiales de plus en plus détaillées. Bien qu’elles n’aient pas atteint les mêmes planchers, les scientifiques affirment que des températures extrêmement basses ont été détectées ces dernières années, ce qui indique que ces évènements deviennent plus fréquents.

En bleu : la partie du nuage ayant atteint une température de -111,2 °C — NOAA / VIIRS / S. Proud / Oxford University

Des phénomènes extrêmes de plus en plus fréquents

« Cette tempête tropicale a atteint une température record, repoussant les limites de ce que les capteurs satellites actuels sont capables de mesurer », explique le Dr Simon Proud, auteur de l’étude. « Nous avons constaté que les orages super-froids semblent devenir plus fréquents – avec le même nombre de températures extrêmement froides recensées ces trois dernières années qu’au cours des treize précédentes. »

« C’est important, car les orages avec des nuages plus froids ont tendance à être plus extrêmes, et plus dangereux pour les personnes au sol en raison de la grêle, des éclairs et du vent », poursuit le chercheur. « Nous devons maintenant comprendre si cette augmentation est due au changement climatique ou à des conditions météorologiques exceptionnelles ayant produit des flambées d’orages extrêmes. »

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