— Yordan Nedialkov / Shutterstock.com

Des chercheurs américains ont annoncé deux records assez insolites. Les éclairs les plus longs du monde, en termes de distance parcourue et de durée, mesurés depuis l’espace et confirmés par l’Organisation météorologique mondiale.

Deux nouveaux records

Ayant déchiré le ciel du sud des États-Unis en avril 2020, le premier mesurait 768 kilomètres de long, soit 60 kilomètres de plus que le précédent record établi au Brésil deux ans plus tôt, tandis que le second, survenu en juin 2020 au-dessus de la frontière entre l’Uruguay et l’Argentine, a persisté 17,1 secondes, soit plus longtemps que n’importe quel autre éclair documenté à ce jour.

Les régions où ces phénomènes météorologiques extrêmes se sont produits, respectivement les grandes plaines d’Amérique du Nord et le bassin du Río de la Plata en Amérique du Sud, sont considérées comme des « points chauds orageux ». Leur géographie particulière favorise la combinaison d’orages individuels en systèmes convectifs massifs, à l’origine d’éclairs hors normes.

Image satellite de l’éclair de 768 kilomètres de long ayant traversé le ciel de trois États américains — © World Meteorological Organization

L’éclair qui a traversé le sud des États-Unis aurait été difficile à mesurer avec des équipements terrestres conventionnels. Les météorologues se sont donc tournés vers les instruments géostationnaires de cartographie de la foudre embarqués par certains satellites, qui possèdent un champ de vision beaucoup plus large.

Selon Graeme Marlton, du service national britannique de météorologie, un long processus de double vérification des instruments et de recoupement des observations par un groupe d’experts a été nécessaire avant que les deux évènements record, récemment décrits dans le Bulletin of the American Meteorological Society, ne puissent être homologués.

Image satellite de l’éclair ayant persisté 17,1 secondes — © World Meteorological Organization

Des évènements extrêmes possiblement en lien avec le changement climatique

Si le fait que ces méga-éclairs aient été enregistrés à quelques mois d’intervalle semble suggérer que les orages, sous l’effet du changement climatique, deviennent plus extrêmes et fréquents, cela pourrait également être lié à l’amélioration récente des capacités d’imagerie. D’après les auteurs de l’étude, ce n’est qu’une fois que plusieurs années de données satellites auront été amassées que nous serons en mesure de le déterminer.

Bien que les méga-éclairs mesurés ne soient pas entrés en contact avec le sol, leur longueur et leur durée sont un rappel important de la distance impressionnante que peut parcourir la foudre avant de frapper.

« Lorsque le tonnerre gronde, les seuls endroits sûrs sont les bâtiments de dimension suffisante dotés d’une installation électrique et d’une tuyauterie, ou les véhicules entièrement fermés dotés d’un toit métallique », souligne Randall Cerveny, de l’université d’État de l’Arizona.

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