Les experts mondiaux de l’énergie viennent de publier un rapport particulièrement inquiétant. Les émissions de dioxyde de carbone, qui participent grandement au réchauffement de la planète, ne cessent d’augmenter à l’échelle mondiale, et ont atteint un niveau record en 2018. Décryptage.
33,1 milliards de tonnes de gaz à effet de serre émises en 2018
Selon le nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie, la demande en énergie dans le monde a augmenté de 2,3 % l’année dernière, ce qui représente la hausse la plus rapide depuis une décennie. Pour répondre à cette demande, alimentée en grande partie par une économie en plein essor, les pays se sont tournés vers un large éventail de sources, dont les énergies renouvelables. Mais, les combustibles fossiles continuent à couvrir 70 % de la demande en électricité à l’échelle mondiale. En Asie, un parc de centrales à charbon relativement jeune, dont la durée de vie est estimée à une quarantaine d’années, ouvre la voie à un nouveau record historique d’émissions de CO2 générées par l’utilisation de ce type d’énergie dans les années à venir (elles dépassaient 10 milliards de tonnes en 2018).
En conséquence, les émissions de gaz a effet de serre générées par l’utilisation des énergies fossiles ont bondi en 2018. Elles ont atteintes un niveau record de 33,1 milliards de tonnes, soit une augmentation de 1,7 % par rapport à l’année précédente. Bien que le recours aux énergies renouvelables se démocratise, y compris aux États-Unis et en Chine, de nombreux pays se tournent encore vers les combustibles fossiles afin de satisfaire une demande en énergie croissante. Selon Michael Mehling, spécialiste de l’environnement au MIT : « Ces conclusions sont très inquiétantes démontrent que les politiques climatiques mises en place dans de le monde, en dehors de quelques poches limitées de progrès, restent définitivement inefficaces ».
« Nous sommes dans le pétrin »
Bien que la Chine ait répondu en partie à une demande accrue en énergie l’année dernière en misant sur les énergies renouvelables, l’utilisation du gaz naturel, du charbon et du pétrole y reste largement majoritaire. Tandis qu’en Inde, 50 % de la hausse de la demande a été satisfaite grâce à l’utilisation des centrales à charbon. Si le rapport note une baisse de l’utilisation du charbon aux États-Unis et en Europe, l’utilisation des énergies renouvelables pour couvrir la hausse de la demande en énergie y reste largement minoritaire par rapport à celle du gaz naturel. Émettant moins de dioxyde de carbone que le charbon lorsqu’il est brûlé, ce dernier n’en reste pas moins une source importante d’émissions de gaz à effet de serre. D’après les auteurs du rapport, la hausse de l’utilisation du charbon dans certaines régions du monde représente à l’heure actuelle la plus grande source d’inquiétude.
L’année passée, une groupe d’experts mandatés par l’ONU avait estimé que les émissions de gaz à effet de serre devraient être réduites de moitié d’ici 2030 pour préserver une chance de limiter la hausse des températures globales à 1,5 °C, comme le prévoyait l’accord de Paris sur le climat. Pour parvenir à ce résultat, il faudrait notamment réduire l’utilisation de charbon d’environ 78 % au cours des dix prochaines années. Une mission quasi-impossible selon Rob Jackson, exerçant à l’Université de Stanford : « La croissance substantielle de l’énergie éolienne et solaire est éclipsée par la dépendance actuelle du monde aux combustibles fossiles. Nous sommes dans le pétrin. Les conséquences climatiques sont catastrophiques. Je n’utilise pas ce genre de mot très souvent, mais nous courons droit au désastre et personne ne semble être capable de ralentir les choses ».
Par Yann Contegat, le
Source: Washington Post
Étiquettes: charbon, pollution, réchauffement climatique, gaz à effet de serre
Catégories: Écologie, Actualités
On se développe à outrance ou pas ?
Il faut choisir !!
Les besoins énergétiques IMMÉDIATS ne peuvent être couverts que par des centrales au charbon ou, éventuellement, au gaz mais cela dépend des ressources des pays…
PS : les énergies « propres » sont plus longues à mettre en oeuvre et/ou plus aléatoires – nucléaire (temps de construction d’une centrale), éoliennes (liées au vent) et solaires (dépendants de l’ensoleillement)…