A l’ère de l’Anthropocène, le réchauffement climatique menace nos écosystèmes et nos sociétés, et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Chaque année semble surpasser la précédente en terme de températures et le CO2 atteint des taux de concentration faramineux dans l’atmosphère. Difficile dans ce contexte de tenir les engagements de la COP 21 qui exhortent les États à maintenir l’augmentation du climat mondial entre 1,5 et 2°C. Pourtant les mutations de la planète sous l’influence du réchauffement climatiques sont catastrophiques.

 

Une accumulation inquiétante du CO2 dans l’air

Chaque année les émissions de CO2 du monde entier atteignent environ 41 milliards de tonnes. S’ils varient peu au niveau des émissions annuelles, ces niveaux très élevés s’accumulent dans l’atmosphère et alimentent le réchauffement climatique. Ainsi, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a relevé que la concentration atmosphérique de CO2 s’élevait à plus de 410 parties par million au début du mois. Voilà deux millions d’années que le monde n’avait pas connu une telle accumulation de CO2…

Cette forte concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère est un facteur majeur de l’augmentation des températures et des niveaux de mercure, eux-mêmes responsables d’un grand nombre de mutations négatives qui affectent aujourd’hui la planète.

 

2017 sera t-elle l’année la plus chaude ?

Depuis trois ans, la planète bat successivement des records de température, si 2016 fut l’année la plus chaude jamais enregistrée, qu’en sera-t-il de 2017 ? Pour le moment le premier trimestre de cette année arrive juste après les 3 premiers mois de 2016 (à 2/10e de degré Celsius près) d’après le National Climatic Data Center (NCDC), faisant de ce début d’année le deuxième plus chaud jamais connu…

D’après des chercheurs de l’Université de Stockholm et de l’Université Nationale Australienne, le climat se réchauffe 170 fois plus vite qu’au cours de l’ère précédente. Les enregistrements de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) démontrent que les températures de 2016 ont dépassé d’ 1,1 °C celles de l’ère pré-industrielle. Étant donné les derniers relevés du NCDC, 2017 pourrait bien battre à nouveau les records de 2016.

source : Garytmarsh, Wikimedia Commons

 

Des mutations catastrophiques pour la planète

Les glaces du pôle Nord et du pôle Sud continuent leur fonte effrénée, les niveaux de la banquise ont rarement été aussi bas qu’au cours de l’année 2016. Les glaces de mer ne parviennent pas à rattraper le déficit qui se creuse par rapport aux niveaux de 1980-2010. Atteignant les 4 millions de km2 en novembre dernier, il était encore d’un peu plus d’1 million de km2 en avril, d’après le National Snow and Ice Data.

L’effondrement des glaciers du Groenland et de l’Antarctique sont notamment responsables d’une augmentation du niveau des mers depuis 20 ans. Cette élévation serait de 25 à 30 % plus élevée entre 2004 et 2015 qu’au cours de la période 1993/2004 d’après une étude publiée par la revue Geophysical Research Letters. Le phénomène climatique El Niño a également fait exploser le niveau des mers, celui-ci ayant subi en moins de seize mois une hausse équivalente à quatre ou cinq ans d’augmentation, d’après l’OMM.

Enfin, le réchauffement climatique affecte la faune et la flore, il joue ainsi un rôle important dans le blanchiment des récifs coralliens qui touche la Grande Barrière de corail. D’après l’OMM les écosystèmes marins et leur chaîne alimentaire sont gravement menacés par le réchauffement climatique.

 

La multiplication des phénomènes violents

Avec le réchauffement climatique et les transformations environnementales, des phénomènes violents s’abattent de manière croissante sur les sociétés humaines. A cause de la sécheresse la province canadienne d’Alberta a du faire face à deux feux de forêt géants, de même Haïti a été ravagé par l’Ouragan Matthew qui a détruit des villages entiers…

Enfin, il semblerait que le phénomène climatique El Niño caractérisé par une hausse anormale des températures de l’eau dans l’Est de l’Océan Pacifique Sud puisse se reproduire avant la fin de l’année d’après la NOAA. Ce retour particulièrement rapide est très rare, le dernier Niño datant de 2015-2016 et le phénomène n’étant censé se reproduire que tous les trois à sept ans. Surtout, l’Amérique du Sud n’est pas à l’abri des pluies torrentielles et des coulées de boue à l’origine de plusieurs centaines de morts en mars dernier…

Un schéma des courants chauds d’El Niño
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