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Une équipe internationale de chercheurs a récemment analysé les données collectées par la sonde spatiale chinoise Chang’e 4. Celles-ci ont révélé que les astronautes étaient exposés à un rayonnement largement plus élevé que celui que nous subissons sur Terre.

Les radiations, menace majeure pour les astronautes

Les radiations représentent l’un des principaux dangers des voyages spatiaux, et avec le regain d’intérêt pour le lancement de nouvelles missions habitées sur la Lune, il est aujourd’hui essentiel de comprendre les risques auxquels les astronautes pourraient être confrontés. Grâce à ces récents travaux, publiés dans la revue Science Advances et s’appuyant sur les données récoltées par l’un des instruments embarqués par la sonde spatiale chinoise Chang’e 4, nous en savons désormais un peu plus à ce sujet.

Les humains ont évolué pour s’adapter aux conditions de vie terrestres, ce qui se traduit par un large éventail de problèmes potentiels lorsque nous quittons cet environnement. Une faible gravité peut affaiblir les muscles et les os, et au-delà de la bulle protectrice du champ magnétique de notre planète, les radiations provenant du Soleil et les rayons cosmiques augmentent le risque de cancer, de démence et de maladies cardiovasculaires.

Mais à quelle quantité précise de rayonnement les humains seraient-ils exposés sur la Lune ? Jusqu’à récemment, aucune détection directe n’avait jamais été effectuée à sa surface. Si les astronautes d’Apollo avaient transporté des instruments appelés dosimètres pour l’estimer, leur exposition avait été mesurée durant la totalité du voyage.

Lorsqu’elle s’est posée sur la face cachée de la Lune en janvier 2019, la sonde spatiale chinoise Chang’e 4 transportait avec elle l’instrument LND (Lunar Lander Neutron and Dosimetry). Pendant un an, celui-ci a effectué des mesures qui ont récemment été analysées par des chercheurs de l’université de Kiel, du Centre aérospatial allemand (DLR) et de l’Académie chinoise des sciences.

Disposant d’un niveau de blindage proche de celui qu’une combinaison spatiale offrirait à un humain, le dosimètre a enregistré une dose de rayonnement moyenne équivalente à environ 60 microsieverts par heure. Soit environ 200 fois plus que ce à quoi nous sommes exposés sur le sol terrestre, entre cinq et dix fois plus que ce que nous recevrions lors d’un vol long-courrier, et 2,6 fois plus que la quantité de rayonnement que reçoivent les astronautes de la Station spatiale internationale.

Des informations essentielles pour rendre les futures missions spatiales plus sûres

Les chercheurs estiment toutefois qu’il existerait différents moyens de réduire cette exposition. Avec par exemple l’installation de bases lunaires dans d’énormes cavités souterraines et autres tunnels de lave, ou des abris recouverts de poussière lunaire, qui fournirait une protection adéquate à la surface.

« Les humains ne sont pas vraiment faits pour résister aux radiations spatiales », rappelle Robert Wimmer-Schweingruber, co-auteur de l’étude. « Cependant, les astronautes peuvent et devront se protéger autant que possible lors de séjours prolongés sur la Lune. »

L’équipe affirme que cette analyse se révélera non seulement utile en prévision de futures missions habitées sur la Lune, mais constituera également un bon point de départ afin d’établir des modèles plus précis d’autres planètes, Mars en tête.

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