A la fois sans gluten, bon pour la santé et facile à cuisiner, le quinoa a envahi en quelques années les cuisines des particuliers comme celles des restaurants. S’il est très populaire à travers le monde, il est dans le même temps en train de détruire la vie des paysans boliviens. Culture étendue et prix bas mettent à mal une population qui cultive pourtant cet aliment depuis des milliers d’années.

QU’EST-CE QUI A POPULARISÉ LE QUINOA ? 

C’est un événement en particulier qui va bouleverser le mode de vie des Boliviens et faire connaître le quinoa au monde entier. En 2013, l’ONU déclare officiellement que cette année est l’année internationale du quinoa. A l’origine, cette décision part d’une bonne intention : celle de nourrir toute la population mondiale tout en faisant face au changement climatique.

Le quinoa poussant facilement, il représente une alternative d’avenir. Les Boliviens, dont le quinoa est l’une des cultures les plus répandues, sont donc les premiers à profiter de cette occasion unique qui va rapidement se changer en cauchemar.

POURQUOI LA BOLIVIE SOUFFRE-T-ELLE DE CE BOOM DU QUINOA ?

L’année internationale du quinoa a fait s’envoler le prix de cette denrée. Entre 2012 et 2014, les producteurs boliviens ont ainsi augmenté leurs exportations de plus de 260 %. Un chiffre qui fait rêver et qui a poussé d’autres pays à profiter de ce marché en plein essor.

Près de 90 pays se sont donc mis à la culture du quinoa, et en particulier un pays d’Amérique latine : le Pérou qui est à l’heure actuelle le premier producteur mondial, volant cette place à la Bolivie. Suite à cette multiplication massive des cultures, les prix ont drastiquement chuté et les Boliviens subissent de plein fouet les conséquences de cette offre plus importante que la demande.

UNE CULTURE RÉPANDUE DANS LE PAYS

Le quinoa est l’une des bases de l’alimentation en Amérique Latine. Depuis plus de 5 000 ans, la plante est cultivée dans les Andes et plus particulièrement en Bolivie. Depuis l’ère précolombienne, le quinoa est consommé : il représente donc une part importante de l’agriculture du pays et fait vivre environ 250 000 personnes.

Suite au boom du quinoa, les petits producteurs ont été contraints de vendre leur production à perte. Cette situation a rendu la vie des agriculteurs difficile et beaucoup ne peuvent plus désormais vivre uniquement de la culture du quinoa. Près de 50 % de la population bolivienne vit sous le seuil de pauvreté et le fait que le Pérou ait volé l’une des productions les plus importantes du pays pourrait coûter très cher aux agriculteurs boliviens.

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