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Les anciens Égyptiens plaisantaient sur la construction d’une pyramide par une prostituée

Un mythe plus crédible que celui de l'intervention des extraterrestres

pyramide
— AlexAnton / Shutterstock.com

L’Égypte antique, souvent perçue comme un berceau de mystère et de sérieux, possède en réalité une histoire riche en humour et en sarcasmes. De la grande pyramide de Gizeh aux pharaons célèbres, de nombreuses anecdotes humoristiques ont été partagées par les anciens Égyptiens, révélant un aspect inattendu de leur société. Certains de ces récits humoristiques dépassent la simple plaisanterie pour devenir des vecteurs de contestation sociale et culturelle, comme le révèle une thèse de l’université du Michigan.

L’humour comme vecteur social

Si l’on en croit les écrits d’Hérodote, philosophe et historien grec, les anciens Égyptiens appréciaient un bon rire, y compris aux dépens de leurs propres monuments et dirigeants. Alex Tarbet, un chercheur de l’université du Michigan, explore cette dimension humoristique dans sa thèse doctorale. Il révèle notamment que l’humour fonctionnait comme une forme de critique sociale. Le pharaon Khufu, mieux connu sous le nom de Khéops, n’était pas épargné par cette satire populaire.

Une blague largement partagée suggérait que la pyramide de Gizeh avait été construite grâce à la prostitution organisée par Khéops pour sa propre fille. Dans cette version humoristique, chaque client de la fille royale était censé apporter une pierre pour contribuer à la construction de la pyramide. Cette anecdote a été interprétée comme une critique des méthodes de gouvernance de Khéops et de son égoïsme apparent.

— © Sam valadi / Flickr

Réappropriation culturelle par l’humour

L’impact de ces récits dépasse le simple divertissement. Selon Tarbet, ils représentent un mécanisme de réappropriation culturelle, remettant en question les récits officiels et les attributions de pouvoir. Ainsi, les populations locales n’avaient pas seulement une attitude passive face aux décisions des dirigeants ; elles réagissaient et modifiaient les récits de manière subversive.

Par exemple, certains habitants refusaient de nommer la pyramide de Gizeh d’après Khéops, préférant utiliser le nom d’un berger local. Cet acte de désignation symbolique, peut-être même moqueur, renversait la narration officielle et restituait le monument au peuple.

Par conséquent, « dans leur version, la version orale présentée à Hérodote, le peuple est en fait responsable des pyramides, à savoir les hommes locaux qui sont entrés dans un bordel et ont pénétré dans la royauté (littéralement) », explique Tarbet. « Dans cette mesure, l’humour revendiquait oralement les pyramides comme des sites culturels appartenant aux bergers, aux femmes et aux ouvriers descendant de leurs véritables bâtisseurs. »

— © Nina / Wikimedia Commons

D’autres exemples d’humour social

L’humour égyptien antique n’était pas limité à des blagues sur les pyramides ou les pharaons. D’autres récits abordaient les excès des figures royales, comme Setné, fils de Ramsès le Grand, qui s’appelait lui-même par plusieurs noms tels que « vaillant héritier » et « vigilant champion ». La légende veut que Setné soit entré dans un tombeau à la recherche d’un livre magique, mais qu’il se soit retrouvé à essayer de faire l’amour avec une prêtresse de la déesse féline Tabubu.

À son réveil, Setné se retrouve nu au milieu d’une rue. L’arrogant Setné a été ramené sur Terre par cette anecdote scabreuse, affirme Tarbet, ce qui a fait de lui une cible de moquerie et a permis à la population mécontente de reprendre le contrôle de la situation.

Au-delà de la simple plaisanterie, l’humour dans l’Égypte antique revêtait une dimension socioculturelle profonde. Les recherches d’Alex Tarbet rappellent ainsi que l’humour peut être un outil puissant de résistance et de réclamation culturelle, même dans des civilisations aussi anciennes et éloignées que celle de l’Égypte antique. Pour aller plus loin, voici 7 théories ahurissantes qui affirment que les pyramides ont été construites par des extraterrestres.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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