Dans les profondeurs reculées de la nature nord-américaine se cache une sinistre légende : celle du Wendigo. Alors que le Wendigo pourrait n’être qu’une créature de légende comme une autre, une psychose liée à cet être mystique a poussé d’anciennes communautés amérindiennes au cannibalisme.
Qu’est-ce qu’un Wendigo ?
Le cannibalisme est une pratique à la fois fascinante et macabre qui a laissé sa marque obsédante dans les annales de l’histoire humaine. Cette pratique déroutante est en effet présente dans l’histoire de nombreuses communautés humaines, dont certaines communautés amérindiennes d’Amérique du Nord. Comme c’est le cas pour tous les cas de cannibalisme, ce qui explique une telle pratique est complexe et multiforme. Dans la majorité des cas, il faut considérer une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques, culturels et environnementaux.
Dans une nouvelle étude, les chercheurs de l’université de Miami ont identifié l’une des causes de cannibalisme dans d’anciennes communautés autochtones d’Amérique du Nord. Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Cureus, cette cause est ce qu’on appelle la psychose du Wendigo. En premier lieu, il faut savoir que le Wendigo est une créature malveillante et surnaturelle profondément enracinée dans le folklore et les légendes de plusieurs peuples autochtones d’Amérique du Nord.
Associée au cannibalisme, à une faim extrême et à une soif insatiable de chair humaine, cet être mythique est souvent décrit comme une figure humanoïde décharnée et émaciée avec une peau tachetée et cendrée, des yeux enfoncés et des excroissances ressemblant à des bois sur la tête. On pense que les Wendigos incarnent les forces malveillantes de l’hiver, du froid et de la famine, et qu’ils possèdent de formidables pouvoirs, notamment la capacité de posséder ou de pousser des individus à commettre des actes de cannibalisme et de folie.
Une condition psychologique associée au désespoir de la famine
Quant à la psychose du Wendigo, il s’agit d’un terme utilisé pour décrire un syndrome psychologique rare et culturellement spécifique observé principalement parmi certaines communautés autochtones, en particulier les peuples algonquiens d’Amérique du Nord. Les personnes atteintes de la psychose du Wendigo éprouvent une obsession écrasante et irrationnelle à l’idée de devenir un Wendigo. Cette obsession peut conduire à des pensées et des comportements erratiques, aboutissant souvent à des actes de violence, d’automutilation ou même de cannibalisme.
Dans leur nouvelle étude, les chercheurs ont expliqué que si la psychose du Wendigo est totalement illusoire, cette condition psychologique rare aurait en fait représenté un mécanisme de défense et de survie psychologique culturellement pertinent découlant de la mythologie algonquienne. Les chercheurs ont découvert qu’il existe des documents historiques vieux de 300 ans qui rapportent des cas isolés de cette condition chez des communautés algonquiennes. Cela remonte à une période où ce peuple était soumis à des conditions de survie difficiles en raison de la famine.
Dans les cas les plus extrêmes, le cannibalisme pouvait facilement être la stratégie de survie de dernier recours, et avoir été possédé par un Wendigo pouvait apporter une explication à un acte aussi barbare. « Le cannibalisme, et indirectement la psychose du Wendigo, peut devenir une stratégie de survie inadaptée et individualiste en période d’extrême pénurie où la croyance en la transformation en Wendigo sert d’exutoire pour exprimer sa détresse interne », ont écrit les chercheurs. Pour en savoir plus sur le Wendigo, c’est par ici.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: IFL Science
Étiquettes: cannibalisme, famine, wendigo
Catégories: Actualités, Histoire