Avec près de 80 milliards de vêtements produits chaque année, le prêt-à-porter représente l’un des marchés les plus importants au monde. Pourtant loin des rayons des grandes enseignes, l’industrie dissimule une image beaucoup moins glamour. Celle d’un important marché qui ravage l’environnement et qui fait travailler des milliers de personnes dans des conditions déplorables.
Que ce soit dans les magasins, dans nos penderies ou sur les écrans, le prêt-à-porter est partout. Changeant au fil des saisons, il se réinvente régulièrement pour nous faire consommer. L’industrie du prêt-à-porter est d’ailleurs l’une des plus importantes de la planète. Un statut qui cache une réalité que l’on ne peut voir sur les coutures d’un vêtement : c’est une industrie comptant parmi les plus néfastes de la planète aussi bien pour l’Homme que pour l’environnement.
Pour concevoir les vêtements présents dans les rayons des grandes enseignes, les usines à charbon tournent à plein régime. Ceux-ci dégagent des fumées nocives qui polluent l’air, aggravant l’effet de serre. Et il n’y a pas que l’air qui est touché par la pollution liée au prêt-à-porter. L’eau est également touchée : les usines à charbon rejettent de grandes quantités d’eaux toxiques, faisant de l’industrie la deuxième plus pollueuse pour les eaux du globe. Les rejets rendent les étendues concernées impropres à la consommation, mortelles pour certains animaux et même nocives pour la peau si elle est en contact avec de l’eau polluée.
Au-delà de tout ce qu’elle représente en termes de menaces environnementales, fabriquer des vêtements est également dangereuse pour de nombreuses personnes à travers le monde. En Asie, des millions de personnes confectionnent à la chaîne des vêtements, certaines 12h par jour pour être payées en dessous du salaire minimum de leur pays. Pour la fabrication de certaines pièces, les ouvriers peuvent être exposés à des produits nocifs pour leur santé où à des conditions de travail déplorables. Enfin, les usines où ils travaillent sont généralement insalubres et dangereuses, à l’image de celle du Rana Plaza au Bangladesh qui s’est effondré en 2013 causant la mort de 1127 personnes.
Dangereux pour l’environnement et pour les hommes, le prêt-à-porter dit « jetable » est un marché lucratif pour les grandes entreprises (1,2 milliard de dollars par an) . Toutefois, les consommateurs jettent aussi vite qu’ils achètent sans offrir une seconde vie à ces vêtements. Rien qu’aux États-Unis, chaque personne génère 37 kilos de déchets textiles par an. Les vêtements représentent la grande majorité de ces déchets car beaucoup ne pensent pas à recycler ou à donner ces vêtements, mais simplement à les jeter.
Si le constat est aussi alarmant qu’effrayant, de telles révélations peuvent faire évoluer les mentalités. La prochaine étape est donc que les industriels fassent des efforts pour réduire leur impact sur l’environnement et la santé sous peine de voir le monde détruit par de simples morceaux de tissus.
Par Justine Manchuelle, le
Source: Huffington Post Québec
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