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Découverte des plus anciennes preuves de présence humaine en Arctique, vieilles de 39 000 ans

Elles repoussent de plusieurs milliers d’années notre présence dans cette partie du globe

Arctique Humains
— Aaron Rutten / Shutterstock.com

Le réexamen de l’une des dépouilles de mammouth laineux les mieux préservées jamais découvertes a révélé la présence d’entailles caractéristiques sur la peau de l’animal préhistorique, constituant les preuves les plus précoces de présence humaine en Arctique.

Des marques de coupe caractéristiques

Découverte en 2010 dans l’extrême nord de la Sibérie, Yuka était une femelle âgée de six à neuf ans au moment de sa mort, survenue il y a 39 000 ans environ. Ses restes ont rapidement suscité l’intérêt des scientifiques cherchant à ressusciter les mammouths laineux, en raison de leur degré de préservation exceptionnel.

Outre la présence de sang « frais » gelé dans ses veines et des cellules montrant de potentiels signes d’activité biologique, l’analyse initiale de sa carcasse avait révélé des incisions d’un mètre de long dans son dos, ainsi que des marques de coupe autour de ses orbites.

Afin d’établir la ou les espèces étant responsables de ces stigmates, une équipe d’experts russes a comparé des entailles pratiquées à l’aide de répliques de lames préhistoriques en pierre et de couteaux en métal sur des morceaux de peau de vache et de mammouth ainsi que des exemples de lacérations animales aux coupures de Yuka.

Il est rapidement apparu que ces dernières ne pouvaient avoir été causées que par des outils en pierre tranchants, et possédaient un profil étroitement similaire à celles réalisées à l’aide de larges lames de silex. « Elles ne présentaient pas les transitions et angles très nets caractéristiques des entailles laissées par un couteau en métal », écrivent les chercheurs.

Un mammouth dépecé peu de temps après avoir été abattu

Les scientifiques ayant procédé à l’examen initial des restes de la femelle mammouth avaient conclu que sa dépouille avait rapidement gelé, suggérant que l’animal soit potentiellement tombé dans un lac.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Archaeological Science : Reports, les incisions observées n’ont pu être pratiquées qu’à un moment chronologiquement proche de la mort de l’animal. Le scénario le plus probable étant qu’un groupe d’humains préhistoriques ait entrepris de dépecer le mammouth juste après l’avoir abattu.

Ces marques d’incision constituent à ce jour les témoignages les plus anciens d’activités humaines dans le cercle arctique, repoussant de plusieurs milliers d’années notre présence dans cette partie du globe.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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