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Homo sapiens était déjà présent en Europe il y a plus de 45 000 ans

Un type de pierres taillées a été attribué aux premiers représentants de notre espèce en Europe, et non plus à l’Homme de Néandertal

homo sapiens
Image d’illustration — © athree23 / Wikimedia Commons

Une récente découverte archéologique en Allemagne a bouleversé notre compréhension de l’histoire humaine en Europe. Au cœur de cette révélation, des fossiles et outils vieux de 45 000 ans ont été trouvés dans une grotte à Ranis, en Allemagne. Cette découverte offre un aperçu sans précédent sur les premiers hommes modernes (Homo sapiens) en Europe du Nord, révélant leur cohabitation avec les Néandertaliens et leur adaptation à des conditions climatiques rigoureuses.

La vie des premiers hommes en Europe du Nord

L’Europe du Nord, il y a 45 000 ans, n’était pas l’environnement hospitalier que nous connaissons aujourd’hui. Les scientifiques estiment que les températures moyennes étaient alors inférieures de 7 à 15 degrés Celsius aux normes actuelles, équivalant aux conditions hivernales de la Sibérie moderne ou du nord de la Scandinavie. Dans cet environnement glacial, les premiers hommes modernes ont non seulement survécu, mais ont également prospéré. 

Les résultats, publiés dans trois articles séparés dans Nature et Nature Ecology & Evolution, indiquent que ces premiers habitants se déplaçaient en petits groupes, partageant le paysage avec de grands carnivores comme les hyènes et les ours des cavernes.

Les chercheurs pensaient que la résistance aux climats froids des premiers Homo sapiens n’était apparue que bien plus tard. Sarah Pederzani, de l’université de La Laguna et de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive, souligne l’intérêt et la surprise de ces résultats, suggérant que les steppes froides riches en proies étaient probablement plus attrayantes pour ces groupes humains que ce que l’on croyait auparavant.

La coexistence avec les Néandertaliens

Lorsque les archéologues ont étudié le site pour la première fois entre 1932 et 1938, ils ont découvert de longues lames de pierre en forme de feuilles. Alors que l’on pensait que les Néandertaliens avaient fabriqué ces outils, de nouvelles fouilles menées entre 2016 et 2022 ont également permis de découvrir des fossiles d’Homo sapiens pour la première fois, ce qui indique que ces objets ont très probablement été fabriqués par des hommes modernes.

Dr Geoff Smith, zooarchéologue à l’université du Kent et à l’Institut Max Planck, souligne que ces fossiles représentent les premières traces d’Homo sapiens au nord des Alpes, témoignant de leur capacité à survivre dans des climats rigoureux.

Cette découverte remet également en question l’hypothèse selon laquelle les Néandertaliens auraient disparu du nord de l’Europe bien avant l’arrivée des hommes modernes. Elle s’ajoute aux preuves génétiques existantes de cohabitation et d’interactions entre humains modernes et Néandertaliens. Jean-Jacques Hublin, de l’Institut Max Planck, note que cette découverte révise notre compréhension de l’époque, montrant que les humains modernes ont atteint le nord-ouest de l’Europe bien avant la disparition des Néandertaliens dans le sud-ouest de l’Europe.

L’analyse des artefacts et fossiles 

En outre, les chercheurs ont découvert plus d’un millier de fragments d’os de créatures susceptibles d’avoir été consommées par les humains, comme les chevaux et les cerfs, ainsi que de créatures fréquentant les cavernes, comme les hyènes et les ours.

Selon le Dr Smith, les recherches zooarchéologiques révèlent que de petits groupes d’humains, d’ours des cavernes en hibernation et de hyènes avec leurs petits ont parfois fréquenté la grotte de Ranis.

Les humains utilisaient la grotte de manière intermittente, consommant de la viande de divers animaux tels que des rennes, des rhinocéros laineux et des chevaux. Ces informations donnent un aperçu précieux des habitudes alimentaires et des comportements de chasse des premiers hommes modernes. Par ailleurs, Homo sapiens tirait déjà à l’arc en France il y a 54 000 ans.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Independent

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