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Ces substances interdites depuis des décennies continuent de faire des ravages chez les dauphins

Les PCB sont connus pour perturber le système immunitaire et ont été liés à un risque accru de cancer

dauphin
— Andy Heyward / Shutterstock.com

Autrefois largement utilisés dans l’industrie, les polychlorobiphényles (PCB) ont été liés à un risque accru de maladies infectieuses mortelles chez les dauphins évoluant au large du Royaume-Uni. Une première pour les mammifères marins.

Les polychlorobiphényles

Les océans du globe sont aujourd’hui frappés par une triple crise : changement climatique, pollution et perte de biodiversité. Afin de quantifier l’impact de ces menaces interdépendantes, Rosie Williams, de la société zoologique de Londres, et ses collègues ont analysé les données post-mortem de 836 dauphins communs à bec court (Delphinus delphis), échoués sur les plages du Royaume-Uni entre 1990 et 2020.

Alors que le seuil considéré comme dangereux pour ces cétacés est estimé à environ 22 milligrammes de PCB par kilogramme de graisse corporelle, leurs concentrations atteignaient en moyenne 32,15 milligrammes.

Chaque augmentation de 1 milligramme de PCB par kilo de graisse corporelle correspondait à une hausse de 1,6 % du risque de mortalité des suites de maladies infectieuses (gastrite, encéphalite, pneumonie…), qui atteignait 14 % pour chaque degré supplémentaire de réchauffement des eaux de surface.

Comme les dauphins ont une longue durée de vie, qu’ils sont largement répandus dans les eaux britanniques et qu’ils se situent au sommet de la chaîne alimentaire, ils constituent une espèce « référence » pour les chercheurs. « Les toxines de leurs proies s’accumulent dans leur graisse, fournissant un instantané des concentrations de polluants chimiques dans l’océan », explique Thea Taylor, du Sussex Dolphin Project.

Pollution persistante

Interdits au Royaume-Uni en 1981, en France en 1987 et au niveau international en 2001, les PCB sont connus pour perturber le système immunitaire et ont été liés à un risque accru de cancer. Ils continueront encore longtemps de représenter une menace pour les écosystèmes marins. « Ces sous-produits d’autres processus de fabrication pénètrent probablement encore dans l’environnement », estime Williams.

Si certains scientifiques tablent sur le dragage pour « nettoyer » les océans, d’autres cherchent à améliorer l’efficacité des stations d’épuration.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Communications Biology, ce constat inquiétant souligne l’importance d’interdire les substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles (PFAS), autre groupe très répandu de produits chimiques dits persistants.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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