Selon une étude publiée en début de semaine, l’exposition prolongée à certaines particules fines détériore fortement la qualité du sperme. Une triste découverte qui pourrait expliquer l’infertilité de nombreux couples. Explications.

Un lien étroit entre pollution aux particules fines et infertilité

Si les chercheurs avaient déjà démontré que la pollution aux particules fines augmentait grandement les risques de contracter un cancer du poumon, et de souffrir d’un AVC ou d’un infarctus au cours de sa vie, une étude publiée dans la revue Occupational and Environmental Medecine en début de semaine précise que ces particules pourraient aussi être responsables d’un nombre grandissant de cas d’infertilité. A l’heure actuelle, près de 50 millions de couples souffriraient d’infertilité dans le monde.

Cette étude, menée à Taïwan sur 6.457 hommes âgés de 15 à 49 ans entre 2001 et 2014, précise qu’il existe un lien fort entre l’exposition aux particules fines PM 2.5 et la dégradation de la qualité du sperme. En d’autres termes, sur une période de deux ans, l’augmentation du nombre de ce type de particules fines dans l’air est associée à une baisse de 1.29 % du nombre de spermatozoïdes disposant d’une morphologie normale, ainsi qu’à une augmentation de 26 % du risque d’avoir un taux de spermatozoïdes normal limité à 10 %.

Un taux limite encore beaucoup trop élevé en Europe

Pourtant, les chercheurs ont aussi observé une hausse de la concentration du sperme. Selon eux, il s’agirait d’un effet positif dû à un mécanisme de compensation intervenant suite à une exposition prolongée à une atmosphère chargée de particules fines. Si la communauté scientifique avait depuis longtemps fait le lien entre exposition aux produits chimiques et baisse de la qualité du sperme, c’est la première qu’ils s’intéressaient à l’impact de la pollution de l’air sur la fertilité humaine.

Les auteurs de l’étude préconisent de mettre en place une stratégie globale afin de réduire l’impact de la pollution aux particules fines sur la reproduction humaine, avec un seuil limite d’exposition aux PM 2.5 de 10 µg/m3 par année. Sachant qu’en Europe, cette limite a été fixée à 25 µg/m3 en 2015… soit plus de 2 fois le taux maximal conseillé par les chercheurs taïwanais.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments