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La pollution routière affecte la connectivité fonctionnelle du cerveau

Ces travaux pionniers ont impliqué une exposition limitée à des gaz d’échappement de véhicules diesel

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— Helen Sushitskaya / Shutterstock.com

Des chercheurs canadiens ont récemment exploré les effets de la pollution routière sur le cerveau. Leurs travaux indiquent qu’une exposition même limitée aux gaz d’échappement impacte sa connectivité fonctionnelle.

Un impact significatif sur la connectivité fonctionnelle du cerveau

Publiée dans la revue Environmental Health, la nouvelle étude a impliqué l’exposition pendant 2 heures d’un groupe de 25 adultes à des gaz d’échappement de véhicules diesel ou à un air préalablement filtré. Afin de mesurer l’activité cérébrale avant et après chaque exposition, les chercheurs de l’université de Colombie-Britannique ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).

En neurosciences, le réseau du mode par défaut (MPD) désigne un certain nombre de régions cérébrales sollicitées lorsqu’un individu n’est pas focalisé sur le monde extérieur, et lorsque son cerveau est au repos, mais actif. Lorsque les experts ont analysé les scanners cérébraux, ils ont découvert que la connectivité fonctionnelle du MPD était réduite après l’exposition aux particules diesel.

« L’altération de la connectivité fonctionnelle dans le MPD avait été précédemment associée à une réduction des performances cognitives et aux symptômes de la dépression. Il est donc inquiétant de constater que la pollution routière l’impacte », estime Jodie Gawryluk, auteure principale de l’étude. « Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour faire pleinement la lumière sur les conséquences concrètes de ces changements, il est probable qu’ils altèrent la réflexion ou la capacité de travail. »

— NadyGinzburg / Shutterstock.com

« Pendant des décennies, les scientifiques ont pensé que le cerveau pouvait être protégé des effets néfastes de la pollution atmosphérique », avance Chris Carlsten, auteur principal de l’étude. « Ces travaux pionniers apportent des preuves fraîches d’un lien entre la pollution atmosphérique et la cognition. »

Des changements probablement durables en cas d’exposition prolongée

Si les changements de connectivité cérébrale observés lors des expériences n’étaient que temporaires, les scientifiques canadiens estiment qu’il est probable qu’ils deviennent durables en cas d’exposition prolongée, soulignant l’importance de minimiser l’exposition à des polluants atmosphériques potentiellement dangereux comme les gaz d’échappement.

Les chercheurs conseillent notamment de ne pas laisser les vitres ouvertes de son véhicule lors d’embouteillages, de s’assurer que son filtre à air fonctionne correctement, et de privilégier les itinéraires moins fréquentés lors de séances de marche ou de vélo en milieu urbain.

« La pollution atmosphérique est désormais reconnue comme la plus grande menace environnementale pour la santé humaine. Je m’attends à ce que l’exposition à d’autres polluants atmosphériques, comme la fumée des feux de forêt, ait des effets similaires sur le cerveau », explique Carlsten. « Avec l’incidence croissante des troubles neurocognitifs, il s’agit d’une considération importante pour les responsables de la santé publique et les décideurs politiques. »

Par Yann Contegat, le

Source: Earth

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