— Kate Scott / Shutterstock.com

La nature nous fournit de nombreuses solutions à bon nombre de nos problèmes, et c’est également valable en matière de médecine. En effet, de nombreuses plantes et autres produits médicinaux naturels se sont avérés efficaces. C’est notamment le cas pour cet extrait de plante médicinale utilisée par les Amérindiens. Des preuves scientifiques ont démontré qu’elle permet de traiter la douleur et la diarrhée.

Une preuve de plus de l’ingéniosité des Amérindiens

Depuis la nuit des temps, les différentes civilisations humaines utilisent des plantes en guise de médicament. Certainement, il a fallu attendre les temps modernes pour prouver l’efficacité de certaines de ces plantes. Et c’est ce que les chercheurs de l’université de Californie à Irvin ont fait avec des plantes médicinales couramment utilisées par les Amérindiens. Leur étude – dont les résultats ont été publiés dans la revue Frontiers in Physiology – a en effet montré qu’une molécule dans ces plantes pouvait effectivement être utilisée comme analgésique topique et comme aide gastro-intestinale.

Ainsi, l’utilisation de ces plantes par les Amérindiens était tout à fait cohérente, puisque ces derniers s’en servaient pour guérir les piqûres d’insectes, les plaies et les brûlures. Selon les scientifiques, cela démontre une fois de plus l’incroyable capacité des anciennes civilisations humaines à se fier à la nature en matière de médecine. « [Cette étude] met en lumière l’incroyable ingéniosité et la sagesse médicinale des tribus amérindiennes californiennes », a ainsi déclaré Geoffrey Abbott, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.

Les chercheurs ont notamment expliqué que des extraits de ces plantes permettaient d’activer le canal potassique KCNQ2/3, une protéine qui transmet les impulsions électriques dans le cerveau et d’autres tissus. Cette protéine est notamment présente dans les cellules nerveuses qui détectent la douleur. Autrement dit, lorsque la protéine est activée, cela permet d’apaiser la douleur en entravant la transmission du signal de la douleur. En ce qui concerne l’aide gastro-intestinale fournie par la plante, les chercheurs ont expliqué que les mêmes molécules impliquées dans l’activation du KCNQ2/3 permettaient d’inhiber les protéines intestinales KCNQ1-KCNE3. Or, des études antérieures ont montré que cela permettait de prévenir la diarrhée.

© Abbott et al.

Une étude qui ouvre un large éventail de possibilités

Pour mener à bien cette nouvelle étude, les chercheurs ont collecté des plantes dans le Muir Woods National Monument, une région de la Californie connue pour ses forêts côtières de séquoias. En tout, les scientifiques ont analysé 40 plantes provenant de cette zone forestière ; ils ont démontré que 9 d’entre elles avaient un potentiel analgésique naturel et remède contre la diarrhée. Avec les nouvelles informations acquises sur ces plantes, les chercheurs envisagent d’ores et déjà des études plus approfondies pour exploiter le potentiel médicinal de ces plantes.

« Cette étude illustre tout ce qu’il reste à apprendre des pratiques médicinales des Amérindiens et comment, en appliquant des approches de mécanisme moléculaire, nous pouvons mettre en évidence leur ingéniosité, fournir des rationalisations moléculaires pour leurs utilisations spécifiques en tant que plantes, et potentiellement découvrir de nouveaux médicaments à partir de plantes », a expliqué Geoffrey Abbott. Par ailleurs, les scientifiques ne comptent pas limiter leurs recherches aux plantes récemment étudiées, mais à toutes les plantes couramment utilisées dans la médecine traditionnelle amérindienne, ainsi que d’autres plantes trouvées dans la région concernée par l’étude.

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