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En dépit d’une série récente de plans climatiques ambitieux de l’Union européenne, du Royaume-Uni et d’autres pays, le monde reste loin de l’objectif fixé par l’accord de Paris, consistant à limiter la hausse des températures à 1,5 °C, d’après un récent rapport de l’ONU.

« L’échelle est complètement inadaptée et ne permettra qu’une amélioration minime de la situation »

Si les nouvelles mesures de réduction du carbone proposées vont permettre d’infléchir la courbe globale des émissions, celles-ci sont encore loin des réductions nécessaires pour éviter les conséquences dévastatrices d’un dépassement du seuil de 1,5 °C, selon la dernière analyse des Nations unies. Portant sur les plans climatiques de 74 pays, générant près d’un tiers des émissions mondiales, le document a révélé que les actions prévues réduiraient leurs niveaux de 0,5 % seulement par rapport à ceux de 2010 à l’horizon 2030.

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), pour avoir une chance de maintenir la hausse des températures en dessous d’un seuil de 1,5 °C, duquel nous serions vraisemblablement plus proches que prévu, les émissions doivent diminuer d’environ 45 % d’ici dix ans.

« Avec l’application de l’ensemble de ces mesures, les émissions seraient stables au lieu d’être réduites de moitié. Ce qui constitue un fossé énorme. Les pays doivent revoir leurs plans et essayer de faire davantage », a estimé Niklas Höhne, du Climate Action Tracker. « L’échelle est complètement inadaptée et ne permettra qu’une amélioration minime de la situation. En continuant sur cette voie, il sera impossible de limiter la hausse des températures à 1,5 °C d’ici 2030. »

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Dans un communiqué, Patricia Espinosa, membre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et auteure principale de l’analyse, a déclaré que les engagements pris jusqu’à présent étaient très largement insuffisants pour espérer atteindre les objectifs de Paris, et a également appelé les pays ayant déjà soumis de nouveaux plans à en proposer de plus ambitieux.

Un tableau sombre, mais plusieurs motifs d’espoir

Le tableau dressé par l’ONU se révèle sombre. Alors que l’ensemble des pays, en vertu de l’accord de Paris, étaient censés étoffer leurs plans de réduction des émissions avec de nouvelles mesures l’année passée, dans de nombreux cas, cela n’a pas été fait. L’Australie, le Japon et la Corée du Sud ont ainsi dévoilé des plans extrêmement proches de ceux de 2015. Toutefois, il convient de souligner que le rapport ne prend pas en compte les trois principaux émetteurs de CO2 au monde (Chine, États-Unis et Inde), qui devraient dévoiler prochainement leurs plans climatiques pour 2030.

D’après Höhne, qui estime que les États-Unis vont contribuer à réduire significativement l’écart mis en évidence par la nouvelle analyse, leur annonce pourrait intervenir avant le sommet américain sur le climat, prévu le 22 avril prochain. Par ailleurs, celui-ci estime que les récentes annonces de plans visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, par des pays comme la Corée du Sud ou la Chine, pourraient également favoriser la mise en place d’objectifs plus ambitieux à court terme.

Le prochain rapport des Nations unies est attendu en octobre, un mois environ avant le sommet sur le climat COP26 qui se tiendra à Glasgow.

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Garatoa
Garatoa
3 années

Le problème s’est que l’on demande aux gens de faire attention à l’écologie, mais c’est les industries, les lobbies, et les grandes entreprises de production qui polluent!

Hannibal
Hannibal
3 années

Heureusement, les vaccins covid arrivent, le covid et le réchauffement climatique s’en trouveront réglés d’une pierre deux coups peut-être bien…