Selon le RTE (Réseau de Transport d’électricité), la France pourrait se trouver en manque d’électricité cet hiver. En cause, la mise en arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires. 

La France possède le deuxième parc nucléaire le plus important au monde , derrière les États-Unis, puisqu’il comprend 58 réacteurs nucléaires répartis sur 19 sites dans tout le territoire. De plus, l’énergie nucléaire a produit 76,3% de l’électricité en France en 2015, selon le bilan électrique rendu par la RTE pour cette année-là.

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C’est pourquoi la fermeture de 20 des 58 réacteurs nucléaires, (dont 12 ont été fermés pour contrôle de sûreté) sur décision de l’ASN , ainsi que la chute progressive des températures font craindre une pénurie d’électricité pour cet hiver. D’autant plus que 5 autres vont rester fermés pour cause de sécurité. Ségolène Royale – actuelle ministre de l’environnement – a tenté de rassurer la population lors d’une interview sur Europe 1, donnée le 4 novembre 2016, en affirmant que le risque de pénurie n’est pas à l’ordre du jour pour le moment.

Celle-ci prévoit de compenser cet éventuel manque d’énergie nucléaire par la production d’énergie hydraulique et éolienne, ainsi que par l’importation d’énergie d’autres pays d’Europe , rendue possible grâce aux interconnexions énergétiques, mises en place entre l’Allemagne, La Suisse, l’Italie, l’Espagne et la Grande-Bretagne en cas de pénurie. Toutefois, les énergies renouvelables produites en France, particulièrement les centrales d’énergie hydroélectrique, ne sont pour l’instant pas suffisamment productives pour compenser cet éventuel manque.

Site Nucléaire de Cruas (Rhône)

Ainsi, si l’on se réfère aux estimations du journal Les Echos, il manquerait à la France 5,7 GW pour faire face à un pic de consommation équivalent à celui du 8 février 2012 – où le record de consommation d’ électricité avait été atteint avec 102,1GW consommés -. Or, si les températures sont 5°C en dessous des normales saisonnières, il se pourrait que la consommation d’électricité globale atteigne 97 000MW, ce qui est très proche du record établi en 2012.


Le pays est donc dans l’incertitude, malgré le ton rassurant employé la Ministre de l’Environnement. En fait, le risque de pénurie dépend des températures de cette année. Si le climat est doux, la France arrivera à combler ses besoins en électricité. Dans le cas contraire, la pénurie sera quasi-inévitable, car la demande d’électricité augmente de 2400W par degré perdu. La RTE – Réseau de Transport d’électricité et filiale d’EDF – établira des priorités dans la distribution d’électricité , qui seront effectives dans tout le pays.

centrale-nucleaire

Le RTE et EDF ont également prévu d’autres mesures en prévention d’une éventuelle pénurie. Par exemple, certains sites industriels pourraient connaître des coupures ponctuelles d’électricité afin que les ménages ne soient pas privés d’électricité le matin et le soir – qui sont pour eux les points culminants de la consommation d’électricité -. Vous pouvez retrouver toutes les mesures exceptionnelles prévues en cas de pénurie ici, en détail. Néanmoins, « il faudrait des températures inférieures de 6 à 10 °C par rapport aux normales saisonnières pour que RTE soit contraint à réaliser des délestages », explique Clotilde Levillain, directrice générale adjointe de RTE.

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