L’antibiotique est sans aucun doute l’une des plus grandes inventions de l’histoire de l’humanité. Souvent désigné comme un miracle de la science et de la médecine, ce médicament a permis de sauver de nombreuses vies. Mais en fait, comment ont été créés les antibiotiques ?
Les antibiotiques étaient utilisés depuis la nuit des temps
Les antibiotiques sont des médicaments utilisés pour traiter les infections bactériennes. Autrement dit, les antibiotiques peuvent tuer ou inhiber la croissance des bactéries. Avant l’invention de l’antibiotique moderne, divers mélanges aux propriétés antimicrobiennes ont été utilisés dans la médecine traditionnelle. Sans le savoir, les médecins de l’époque ont ainsi utilisé de l’antibiotique, dans la mesure où la nature regorge de molécules antibiotiques. Les traces les plus anciennes d’antibiotiques dans les ossements humains datent de l’Antiquité.
Cependant, les antibiotiques tels que nous les connaissons aujourd’hui n’ont été inventés qu’au 20e siècle. En fait, ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que les scientifiques ont commencé à observer les produits chimiques antibactériens en action. Paul Ehrlich, un médecin allemand, a notamment noté que certains colorants chimiques coloraient certaines cellules bactériennes, mais pas d’autres. Il en a conclu que, selon ce principe, il doit être possible de créer des substances capables de tuer sélectivement certaines bactéries sans nuire aux autres cellules.
En 1909, il a découvert qu’un produit chimique appelé arsphénamine ou Salvarsan – un médicament dérivé de l’arsenic – permettait de traiter efficacement la syphilis. Il s’agissait bel et bien d’un antibiotique, mais Ehrlich lui-même avait qualifié sa découverte de « chimiothérapie ». Par ailleurs, l’efficacité et la sûreté de ce médicament ont été maintes fois remises en cause. Pour ces raisons, Ehrlich n’est généralement pas considéré comme l’inventeur de l’antibiotique.
Alexander Fleming et la pénicilline
Celui qui est considéré légitimement comme le père de l’antibiotique, c’est Alexander Fleming. C’est en 1928, de retour de vacances, que ce professeur en bactériologie au St Mary’s Hospital de Londres a décidé de trier des boîtes de Pétri contenant des colonies de staphylocoques. Il a remarqué quelque chose d’inhabituel sur l’une des boîtes. Elle était parsemée de colonies de bactéries, à l’exception d’une zone où une goutte de moisissure se développait.
La zone immédiate autour de la moisissure – identifiée plus tard comme une souche rare de Penicillium notatum – était claire. C’était comme si la moisissure avait sécrété quelque chose qui inhibait la croissance bactérienne. Après avoir effectué plusieurs analyses, Fleming a découvert que la substance produite par les moisissures permettait de tuer un large éventail de bactéries nocives, telles que le streptocoque, le méningocoque et le bacille de la diphtérie. Suite à cela, il a entrepris d’isoler et de purifier cette substance avec l’aide de ses assistants.
En 1929, Fleming a finalement publié un article sur sa découverte, nommant officiellement la substance qu’il a créée la « pénicilline ». À ce stade, les avantages thérapeutiques du médicament n’étaient pas encore très bien compris et son usage était très limité. Ce n’est que bien plus tard, à l’orée de la Seconde Guerre mondiale, qu’une équipe de scientifiques d’Oxford va reprendre les recherches de Fleming afin de reproduire et stabiliser la pénicilline. Leurs recherches ont été un succès, et le médicament a pu être produit et utilisé en masse pendant la guerre.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Radio france
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