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Découverte au Pérou de peintures vieilles de 1 400 ans représentant des hommes à deux visages

« Il n’existe rien de comparable dans les archives archéologiques sud-américaines »

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Image d’illustration — Andreas Wolochow / Shutterstock.com

De récentes fouilles dans l’ouest du Pérou ont conduit à la mise au jour des représentations détaillées d’hommes à deux visages tenant dans leurs mains des objets inhabituels.

Des représentations inhabituelles

Découvertes à l’intérieur du complexe de Pañamarca, ces peintures murales ont été réalisées entre 550 et 800 après J.-C., une époque où la culture Moche prospérait le long de la côte nord-ouest du Pérou. Antérieure à l’apparition de l’écriture dans cette région, celle-ci est connue pour ses réalisations architecturales, sa pratique des sacrifices humains et son artisanat raffiné.

Les peintures récemment décrites ornent le même pilier d’une possible salle cérémonielle. Située dans sa partie supérieure, la première représente un homme à deux visages tenant un éventail fait de plumes et une coupe dans laquelle s’abreuvent quatre colibris. Représentée plus bas, la seconde figure, également munie d’un éventail, semble tenir un bâton dans son autre main. Les deux individus portent des vêtements colorés aux motifs élaborés, de larges ceintures, ainsi que des coiffes ou des couronnes.

« Il n’existe rien de comparable dans les archives archéologiques sud-américaines », explique Lisa Trever, professeure à l’université de Columbia ayant coordonné les fouilles. Selon elle, la représentation du second éventail suggère que les artistes Moche auraient potentiellement cherché à créer une impression de mouvement.

Si la véritable fonction de la salle, partiellement excavée, reste à ce stade obscure, la densité inhabituelle de peintures et l’étroitesse des passages permettant d’y accéder suggèrent qu’elle était probablement réservée aux chefs ou anciens de la communauté de Pañamarca.

Éclairer l’iconographie Moche

Contribuant à éclairer l’iconographie Moche, ces nouvelles œuvres ne seraient pas des représentations de leurs divinités, connues pour présenter des attributs tels que des crocs, ainsi que des visages, des queues ou des ailes de diverses créatures. Selon Edward Swenson, de l’université de Toronto, il s’agirait plutôt de mortels portant des masques afin de représenter des entités surnaturelles.

« J’interprète les colibris buvant dans la coupe comme une puissante évocation du rôle central du sacrifice dans la culture Moche », ajoute le chercheur. « Il s’agissait pour ce peuple d’un mécanisme essentiel pour assurer la circulation des fluides vitaux entre les êtres vivant sur Terre et les royaumes cosmiques. »

Par Yann Contegat, le

Source: Live Science

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