
Le Soudan est de loin le pays qui compte le plus de pyramides au monde. Frontalier de l’Égypte, il abrite entre 220 et 255 de ces structures, contre un peu moins de 120 pour sa voisine.
L’ancien royaume de Koush
Généralement plus petites que leurs homologues égyptiennes, les pyramides soudanaises ont été érigées par les souverains de l’ancien royaume de Koush, en Nubie (qui s’étendait d’Assouan en Égypte à Khartoum au Soudan). Devenus une puissance majeure au huitième siècle avant notre ère, les Koushites ont même administré brièvement l’Égypte depuis la cité de Napata.
Premier de ces « pharaons noirs », Piye règne de 743 à 713 avant notre ère. Impressionné par les somptueuses et massives pyramides des pharaons précédents, il exige un tombeau similaire, et devient le premier souverain koushite à être inhumé dans ce type de structure, au coeur de la nécropole d’El-Kourrou (actuel Soudan).
Après avoir perdu le contrôle de l’Égypte, autour de 656 avant notre ère, les Koushites établissent leur nouvelle capitale à Méroé (également au Soudan), concentrant la grande majorité des pyramides nubiennes.
Environ 200 de ces structures caractéristiques ont été érigées dans la nécropole de l’ancienne cité, ultime lieu de repos de 41 souverains, à partir du troisième siècle avant notre ère.
Un héritage largement vandalisé au XIXe siècle
Affaibli par les incursions répétées du royaume voisin d’Aksoum, Méroé chute au cours du quatrième siècle de notre ère. Il faudra attendre les années 1830 pour que l’héritage de cette importante civilisation antique soit « brutalement » redécouvert.
Après avoir eu vent de structures massives abritant de potentiels trésors, le médecin italien et explorateur Giuseppe Ferlini vandalise plusieurs dizaines de ces structures, qui se révèlent abriter de nombreux bijoux en or et en argent.
Si certaines pyramides de Méroé ont été en partie restaurées, la plupart se trouvent toujours dans un état de délabrement avancé. En raison des conflits qui agitent le Soudan depuis des décennies, l’ancienne nécropole reste une destination touristique mineure.