Paris se met au vert, ou plus précisément les toits de la capitale se parent de vert. L’école AgroParisTech s’est lancé dans un projet fou : amener l’agriculture urbaine dans la capitale en changeant ses toits en vrais potagers. Des jardins qui, en plus de colorer la ville, permettent d’optimiser l’espace et d’offrir des légumes de qualité et à moindre coût aux consommateurs.
Depuis la délocalisation du marché international des Halles à Rungis, il est devenu difficile de trouver un maraîcher dans les rues de la capitale. Cependant, de plus en plus de personnes sensibles aux scandales alimentaires ont décidé de se tourner vers les produits frais, en particulier les fruits et légumes. Le manque d’espace empêche toutefois les habitants de posséder un jardin. Face à cette situation, l’école d’ingénieurs en agronomie AgroParisTech a choisi de créer un projet inédit et de prendre de la hauteur pour le concrétiser.
Nos cultures aussi s’équipent pour l’hiver! @AgroParisTech #Rooftopfarming pic.twitter.com/lUuWgl7ZEO
— Baptiste Grard (@baptgrard) 1 décembre 2016
En partenariat avec l’association Potager sur les toits, les élèves ont aménagé sur les toits de leur école (située rue Claude Bernant) des jardins potagers. Ceux-ci ont été réalisés dans le cadre du projet T4P signifiant Toits Parisiens Productifs Projet Pilote. Un projet pilote car il s’agit d’une première à Paris pourtant l’idée de transformer les toits des villes en jardins est déjà concrète dans d’autres villes du globe. L’arrivée de ces potagers des villes est donc inédite en France et elle incarne une solution à plusieurs problèmes causés par l’urbanisme.
Tout d’abord, ces jardins sur les toits permettent d’optimiser l’espace urbain tout en ramenant la nature au cœur de la ville. Et la pollution n’est pas un souci car des expériences ont démontré que celle-ci n’atteint pas les toits. De tels jardins permettent donc de cultiver ses légumes sans crainte que ceux-ci ne soient pollués. Cela permet également aux Parisiens qui le souhaitent d’avoir enfin un jardin car les sols de la ville ne peuvent être utilisés pour la culture, la faute à la pollution. Mais surtout, il permet à chacun de consommer local et en circuit court.
Le grand avantage est que ceux qui le souhaitent peuvent acheter ces légumes « made in Paris » moins chers que ceux vendus dans le commerce. Les fruits et légumes sont vendus sans intermédiaire et cela permet de faire pousser des variétés plus anciennes et moins connues du grand public. Un tel jardin facilite également le recyclage des déchets organiques qui deviennent compost pour les plantations et il peut permettre à terme de créer des emplois et de créer du lien social.
A l’heure actuelle, en plus du jardin de l’AgroParisTech, on trouve un autre jardin urbain sur un immeuble du 13e arrondissement géré par la Régie immobilière de Paris, et un autre sur le toit du gymnase des Vignoles dans le 20e arrondissement. Mais ils pourraient bien se multiplier dans les années à venir car comme l’a expliqué Christine Aubry, ingénieurs de recherche à l’INRA, ces jardins « apportent des réponses variées aux besoins des urbains, qui se rejoignent sur plusieurs fronts : 1) Se reconnecter à l’alimentation – d’où viennent les produits ? 2) Consommer local en espérant des bénéfices environnementaux et 3) Pouvoir « pratiquer soi-même » et se « relier à la nature dans la ville ». Et la maire de Paris a annoncé vouloir mettre en place 100 ha de toits végétalisés, preuve que Paris n’a donc pas fini de voir la vie en vert.
Par Justine Manchuelle, le
Source: MrMondialisation
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